Histoire et Maison d’habitation Famille MEYRE jusqu’en 2011

Route de Cars à Blaye   devenue par modernisme  le   34 Avenue Haussmann

 

 

Maison d’habitation ancienne propriété viticole avec ses Chais, en pierre de taille et moellons. Une confortable demeure de la fin du X1X à Blaye.

 Propriété de Etiennette et Georges MEYRE acheté en 1938 en viager à Monsieur Massé et vendue en septembre 2011 pour une modeste somme, par leurs petits enfants Jean, Didier et Aline.

 

                             

 

Maison d’habitation Rez de chaussée: Cuisine, Grand Séjour, Salon avec bel escalier en pierre, Salle d’eau WC,

 A l’étage : 4 Chambres, Salle de Bain, Cheminées dans toutes les pièces.

Chauffage central gaz de ville.

 

 

                        

       

  

                                             

                

Sur environ 3000m2 de terrain clos et arborée avec puit et Maisonnette indépendante.

Grandes dépendances (Greniers et Chais viticole)

 

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mailto:   01a.blaye@free.fr

http://01a.blaye.free.fr

http://ile.verte.gironde.free.fr

Situation géographique de la ville de Blaye : 

49 km au nord de Bordeaux, sur la rive droite de la Gironde,

Région vallonnée, pays du Vignoble Bordelais « Première cotes de Blaye ».

 

Une curiosité touristique parmi d’autres, « La citadelle », site historique très riche et apprécié par ses visiteurs, construite par Vauban elle domine le fleuve et la ville

 

Une toute petite histoire.

 

Mes soirées ont été plus belles que mes matins, n’ayant pas toujours su qui regarder ni quoi boire, sans me soucier de la qualité et de la quantité des contenus ou des contenants, je n’ai hélas pas toujours fréquentés les bonnes personnes, ce qui m’a sûrement empêché d’apprécier pleinement les instants précieux. Dans toutes mes rencontres j’ai toujours cherché à faire partager mon bonheur, j’ai toujours cherché à bien connaître les autres et même si quelques fois je n’ai pas réussi à entrer « leur bulle » pour se réjouir de la vie ce n’est pas faute d’avoir essayé. Ecrire la saga d’une petite vie sans prétention de la certitude des idées à l’incertitude des hommes ou inversement, en espérant que narrer cette petite histoire familiale intéressera une partie de ceux qui auront eu le courage d’aller jusqu’au bout et puis faire partager tout ceci me ravi tout simplement.

 

Prévoyant la fin de la première guerre mondiale dés le mois d’Avril 1945, Raymond, Robert Meyre demeurant alors route de Cars à Blaye Gironde récemment marié le 2 décembre 1944 à 11 heures (heure officielle) en l’Eglise Saint Romain de Blaye avec Marie Thérèse Poirier domicilié rue principale à Chaix Vendée à coté de l’école, entrepris d’apporter sa pierre à l’édifice de la reconstruction de la France.

C’est ainsi que Je suis  né le 23 janvier 1946 , mon père Robert de son prénom usuel mais Raymond sur sa carte d’identité m’a déclaré à la mairie de Blaye « Jean, Claude, Robert » né au Monteil à Blaye, route de Cars. Une grande demeure dont tout l’arrière, au bord de la route servait de chais, une maison caractéristique de style « Girondin ». Dés le 20 mai 1947 naissait Didier mon frère, suivi par Aline ma sœur le 9 octobre 1948.

 A cette époque cette maison était située dans la campagne, en haut de la cote sur la droite en sortant de Blaye, il n’y avait que deux maisons à gauche dont un moulin et à droite deux petites maisons traditionnelles de l’époque et la dernière la plus grande était la notre.

 

Ma mère, Marie Thérèse qu’on appelait Manite était née à Chaix en Vendée le13/05/1923, pendant une dizaine d’année elle resta à Chaix ou elle allait à l’école, elle passait d’ailleurs par-dessus le mur pour y aller car la maison du Maréchal Ferrant son grand père Edmond Poirier était situé à coté de la cour de récréation à la sortie du village direction Veluire. A ma naissance elle avait tellement crié qu’elle en avait perdu la belle voix qu’elle avait héritée de son père Daniel, Joseph, Edmond, Poirier né le 9 Novembre 1898 décédé en 1965  fils de Edmond Poirier (1864/1941) de Pissote et de Valentine Audineau, du Langon décédé à Chaix le 15 Mai 1952.

 

 En avance sur son temps mon grand père Daniel, enfin installé professionnellement après les péripéties de la guerre, au début des années cinquante était devenu Directeur d’un dépôt d’essence Desmarais Frères à Béziers et sortait se promener le week-end et à chacune de ses promenades il s’arrêtait le Dimanche vers 10 heures pour entrer dans l’Eglise qu’il trouvait sur sa route pour chanter la messe alors que ma grand-mère Madeleine se cachait à l’entrée de celle-ci. Madeleine était née au Langon le 21 juillet 1900, décédée en 1978,  ils se sont mariés le Lundi 24 Avril 1922 à 10 heures du matin en l’église du Langon, c’était la  fille de Marie Guillon décédé au Langon le mercredi 13 Mars 1946 et de Benjamin Boucher père décédé au Langon le vendredi 19 Janvier 1951, elle avait deux frères, Benjamin père de Marie-Françoise et Michèle et Louis  père de Marie-Louise. Il y avait donc la famille Poirier avec ma grand-mère, la famille Guillon femme de Benjamin, ensuite la tante Louise Boulé femme de Louis, la famille Boulé famille plus progressiste, plus attaché aux valeurs sociales ce qui était bien moins en vue à cette époque, d’ailleurs au mariage de Louis il n’y avait ni le père ni la mère Boucher (de petites histoires familiales, les idées sociales n’étaient pas bien vus à cette époque, surtout en Vendée).

 

En 1954 mon père passa son permis de conduire et achetât une Citroën C4, le plus grand voyage que nous eûmes fait fut celui de Béziers. Cette année là en 56 Roger Hassenforder avait gagné l’étape du tour de France Toulouse/ Montpellier et Roger Walkoviack de l’équipe centre/nord/est, avait remporté le tour contre toute attente. Je me rappelle dés notre arrivée à Béziers, les d’équipes étaient logés dans les hôtels autour de la ville Etape. Nous sommes allé en ville le soir, pour voir si mon père pouvait voir un meccano de l’équipe de l’ouest qu’il connaissait. C’était un fervent supporter de cette équipe, le Tour de France se courait encore sous le maillot des équipes régionales et devant la gare de Béziers, nous rencontrâmes deux personnages dont j’appris ensuite que se fut Georges Briquet qui discutât un long moment avec mon père pendant que le plus jeune semblait écouter avec intérêt les propos échangés ce plus jeune était Robert Chapatte !!! Toute la journée nous avions essayé d’attraper le trajet de la route du Tour de France et je soupçonne mon père d’avoir tenté d’arriver avant eux ce qui n’a pu être le cas à cette époque nous n’avions pas de radio dans la voiture.

 

J’aimais beaucoup aller chez mes grands-parents en vacances, à Chaix. Le du Samedi matin au marché à La Rochelle qui éclairait ma petite vie, puis à Béziers au bord du canal ou je suis retourné en 1957. L’Avenue de Sauclières en face du stade de Rugby l’équipe qui à cette époque n’avait pas encore fait les exploits que l’on a connus après. Mon grand père Daniel était alors directeur du dépôt d’essence Desmarais Frères situé au bord du canal du midi, les péniches de 150 à 200 tonnes arrivaient le carburant était stocké dans des grandes cuves et l’essence repartait par camion en livraison dans toute la région des Cévennes jusqu’au limite du Roussillon d’un coté et le Gard de l’autre. Une région du Languedoc qui n’avait plus de secret pour moi car j’accompagnais les chauffeurs dans leurs différentes livraisons dans les stations service de la région, Saint Pons, Ballaruc (si mon père avait su ça !!!)

Je suis allé à Béziers chez mes Grands-parents en vacances, l’année 1957. J’avais observé que mon grand père était souvent la coqueluche des villages qu’il traversait car en chantant dans les églises, passage rituel du Dimanche matin, il se faisait beaucoup remarquer. Il avait une très belle voix de Baryton et était tout de suite invité par le curé à rejoindre le cœur de l’église pour l’office pour chanter. A la fin l’office souvent convié par la communauté pour déjeuner le dimanche midi chez des gens qu’il n’avait jamais ni vu ni connu quelques heures auparavant. Les dames le trouvaient très beau. Ceci énervait passablement ma grand-mère, j’ai souvent assisté à ce spectacle dans les églises visitées autour de Béziers. Il faut dire que de Chanteur liturgique le Dimanche à Directeur du dépôt de carburant à Béziers Azur/Olazur la semaine (à l’époque, premier dépôt de France, grâce aux livraisons par péniches du canal du Midi car ses chauffeurs desservaient toutes les stations d’essence de la région), il avait de quoi être célèbre dans ces petits villages des Cévennes.

 

 http://havrais-dire.over-blog.com/article-les-rois-du-petrole-43919246.html

 

 La marque Azur Olazur fleurissait partout en France. Le dépôt était situé dans un endroit un peu en retrait de la ville de Béziers mais à la débauche comme à l’embauche des centaines d’employés de l’usine d’avion Fougat-Magister passaient devant et c’était un vrai grand spectacle que de voir tous ces gens aller et venir travailler le matin midi et soir, une époque ou les super patrons de ce pays se faisait un point d’honneur à donner du travail à leurs compatriotes pour qu’ils puissent vivre décemment.

 

Tous les week-end nous allions nous promener soit à la montagne dans les Cévennes, soit au bord de la mer à Valras ou Agde. Je me souviens du passage à Béziers de son copain le commandant Georges avec sa Sudbacker décapotable et sa belle nana car il était veuf. Ils étaient cousins plus ou moins éloignés en tout cas ils avaient en commun l’amour des belles femmes et cela effrayait un peu ma grand-mère quand il partait avec lui. Les sorties du Dimanche s’effectuaient immanquablement à la plage et je remarquais qu’il regardait beaucoup les belles dames sur la plage du cap d’Agde.

Nous déjeunions le midi au restaurant. Il était situé juste en face de cette plage (La Plagette) et je me souviens de ces repas interminables. Je demandais à ma grand mère l’autorisation d’aller jouer sur ces blocs de rocher apporté par l’homme pour faire cette jetée qui se construisait à l’époque jusqu’au petit fort Brescou. Le Fort dominait ces deux plages une grande à droite à l’entrée d’un petit étang où il y a maintenant une marina et à gauche la plus petite qui s’appelle maintenant « la plagette ».

 

Georges faisait parti de cette génération d’hommes qui avaient traversé les guerres de 14/18 celle de 1940 puis l’Indochine, comme on lit un livre, trop vieux pour avoir suivit l’histoire en Algérie, ils sont revenu de Saigon le cœur déchiré d’être parti d’Indochine ce pays  il en parlait tout le temps, retraité de l’armée il avait du temps de libre et ne se privait pas de voyager pour retrouver ces copains.

Fin Août 1957 c’était les attentats du F.L.N. Ils débutaient en France et visaient les dépôts de carburant celui de Béziers étant très important la menace devenait de plus en plus sérieuse, mon grand père ayant trouvé une cache avec des explosifs sous des tôles derrière le dépôt à proximité des voies de la gare de triage, et alors que j’étais en vacances chez lui, je rentrais un peu plus tôt que prévu et très déçu à Blaye début Septembre 57.

Mon grand père était celui qui devait partir le plus tard à la retraite par rapport à ses amis qui étaient resté dans l’armée, car après la guerre il était revenu travailler dans « les pétroles » comme il disait.

À l’époque en Vendée si l’on n’était pas propriétaire terrien ou diplômé, la carrière se faisait souvent comme journalier agricole, ouvrier, militaire, ou curé, mais les autodidactes opportunistes étaient ceux qui faisaient finalement les plus belles carrières professionnelles.

 

Le hasard à la fin de la guerre de 39/45 l’avait emmené à la Direction de ce dépôt d’essence, il faut dire qu’il n’avait pas été gâté par le destin.

Ancien combattant, il fit parti des derniers mobilisés de la guerre de 14/18 affecté au secteur du chemin des Dames il eu la chance de revenir indemne contrairement à la majorité de son régiment.

Il a été le Gérant fondateur de l’hôtel « Le Masjestic » prés du Casino à La Rochelle une affaire qu’il avait créé vers 1933, ma grand-mère Madeleine tenait une petite épicerie au coin de l’avenue Jean Guiton, ils ont habité successivement  « La ville en bois » à coté du port puis « Saint Maurice » face à l’entrée du parc Fromentel actuellement.

 

 En 1933 il y eu la naissance de deux jumeaux à La Rochelle, Michel et Yvon  petits frères de ma mère qui donnèrent bien du mal à ma grand-mère Madeleine surtout Yvon le plus turbulent. Victime de la crise en 36 et devant la perspective d’une famille agrandit alors qu’il paraissait s’en détacher car il avait demandé à ma mère plusieurs fois de partir avec lui, il trouva un poste de salarié  à La Pallice chez Desmarais frères partenaires des Delmas pour le transport de carburant par navire, puis les différents stages après la guerre dans cette entreprise l’emmènerons en remplacement dans les dépôts de Cahors, Perpignan etc..ou il donnera à ma mère le virus des voyages, qu’elle eu bien du mal à contenir car mon père était plutôt du genre casanier, ma grand-mère restant le plus souvent avec ses parents à Chaix.

 

Pour en revenir à Desmarais frères .R. Cayrol était le directeur Général de Desmarais Frères, un homme  rigoureux, droit, et patriote ancien de la marine, protestant. Alors que les nazis vainqueurs commençaient à envahir la France celui-ci fut anéanti.

R. Cayrol n'était plus le même homme, m'a affirmé M. Stéphane Desmarais. Sa vivacité d'avant-guerre avait fait place à un désespoir lancinant qu'il cachait mal : j'ai vu parfois des larmes noyer son regard clair. http://www.annales.org/archives/x/cayrol.html

C'est qu'après quelques semaines passées à Blaye Gironde, où il nous avait fallu replier nos services…..).Note sur Robert Cayrol, directeur de Desmarais frères en 1939.

 

Mon grand père Daniel avait, après la défaite de Dunkerque du début de la guerre, emmené son patron Stéphane DESMARAIS au Havre pour partir à l’étranger car les Allemands recherchaient d’abord les patrons d’entreprises stratégiques.

Les services de Desmarais frères se replièrent à Blaye derrière la ligne de démarcation et mes grands parents habitèrent  Place de la Halle à Blaye et c’est la que vraisemblablement ma mère à connu mon père.

 

 A La rochelle, pendant ce temps, les opposants aux nazis furent vite éliminés, Monsieur Delmas et beaucoup d’autres furent pris et déportés. Monsieur Delmas décéda en déportation.

Le grand père Daniel était un résistant de la première heure, cette période troublée fit la gloire et la fortune de quelques professionnels de la vie politique jusqu’à nos jours.

 

Quand les nazis envahirent toute la France l’entreprise stratégique des pétroles AZUR OLAZUR ou il était employé fut réquisitionné par les Allemands, mon grand père Daniel partit à Aspres sur Buech, avec une couverture de gérant de l’hôtel Malaterre à Aspres ou  il fut chargé d’opérations clandestines logistiques vitales et  fournir en carburant caché sous des champs de pommes de terre le maquis du Vercors (40/45).

Leur directeur R. Cayrol organisa le destin des jeunes collaborateurs de l’entreprise en leur procurant du travail notamment dans une distillerie qu’il avait crée à Bourges ce qui évita à beaucoup des plus jeunes à partir au S.T.O.

 

Mon grand père à 41 ans, parti dans le Vercors, ma grand mère Madeleine pris ses dispositions pour mettre à l’abri dans la maison familiale de Chaix ses enfants, Marie Thérèse ma Mère, Michel et Yvon.

En 1944 devenu lieutenant chez les F.F.I, à la libération, avec son régiment, il libéra la ville de Gap et défila à la tête de celui-ci, il fera parti des 200 compagnons de la Libération du Général DE GAULLE. (Voir les dossiers conservés)

Après la guerre il reprit son service comme cadre de Dépôts d’essence Azur/Olazur de l’Entreprise de distribution de carburants en gros de Monsieur Stéphane Desmarais, détaché comme chef de Dépôts d’essence à Marseille en 46 puis à Béziers ou il fit venir sa Femme Madeleine.

Il ne céda jamais à la tentation de la politique parce que malheureusement à la fin de la guerre de nombreux résistants de la dernière heure se joignirent à eux, sentant le vent tourner une cohorte de gens peu recommandables, « anciens truands et maquereaux  de Corse et d’ailleurs » vinrent grossir les rangs de la résistance.

La cause se servira d’eux pour accomplir les basses besognes d’un mouvement qui cherchera à favoriser l’avènement du destin « Gaulliste ».

Dans cette organisation politique en voie de structure les parias de l’époque deviendront les cadres influents au détriment des hommes de l’idéologie Gaulliste.

 

Il  finit sa carrière à Béziers comme Directeur du Dépôt de Sauclières, alors que Monsieur Cayrol décéda au mois d’Avril 1959, mon grand père partira à la retraite l’année suivante en 1960, pour se retirer à Chaix en Vendée, juste retour des choses car les guerres ne l’avait pas épargné. Il décéda à Chaix en Mars1965 alors que j’effectuais mon service militaire dans le Génie de l’air à Compiègne ou j’étais détaché pour un stage du « Laboratoires des Sols ».

 

Lorsque Henri Desmarais s'associe, en 1860, avec M. Leveaux, le propriétaire parisien d'un entrepôt d'huiles alimentaires et d'un atelier de raffinage des huiles de colza pour l'éclairage, il n'imagine pas une seule seconde que c'est la première pierre d'un gigantesque édifice qu'il pose. La société Desmarais Frères qu'il fonde l'année suivante en intégrant son frère Charles à l'affaire va, en effet, devenir l'un des géants du raffinage puis de la distribution du pétrole. On lui doit la création d'Automobiline, une « essence homogène pour automobiles, voiturettes et tricycles » vendue en bidons de cinq litres dès 1886. Celle de l'Oriflamme, un pétrole de luxe « extra-blanc » pour l'éclairage, lancé la même année. Celle des savons Notre-Dame-de-l'Océan fabriqués au Havre, de nombreuses huiles comestibles à base d'arachides, de colza... C'est en son sein que Georges Lesieur fera l'essentiel de sa carrière, devenant l'un de ses co-dirigeants avant de se fâcher avec les descendants des fondateurs. Et de créer sa propre société,  à l’age de 60 ans.

  
Avec l'arrivée des pompes à essence, la distribution du précieux carburant quitte les épiceries et le conditionnement en bidons pour se voir distribué par des pompes qui fleurissent à travers tout le pays entre 1921 et 1925. C'est l'Economique, une société qui représente la Standard Oil en France, qui crée le mouvement en 1921. Desmarais Frères va lui emboîter le pas l'année suivante, avec des pompes aux couleurs de l'Automobiline, généralement des bijaugeurs Satam G1. Mais rien n'est simple dans un pays qui, depuis la Première Guerre mondiale, a vu les Américains prendre une grande part du marché du raffinage et de la distribution de l'essence, mais également de la plupart des produits dérivés du pétrole. Des lois protectionnistes et la création d'une autorité nationale vont alors tenter de protéger les intérêts franco-français. Un carburant national est même créé (50 % alcool, 50 % essence), mais il a du mal à s'imposer car les réglages de carburation sont trop éloignés de ceux qui permettent aux automobiles de fonctionner au carburant moins riche.

 
Le supercarburant créé à la fin des années vingt, d'abord par Esso, puis par Desmarais Frères sous le nom Déesse (couleur bleu) a plus de chance. Il s'impose même comme une référence surtout chez Desmarais qui l'a finalement rebaptisé en catastrophe Azur et a tiré les leçons du carburant national. Lui aussi utilise de l'alcool mais associé à du benzol et à de l'essence (dans une proportion d'1/3 de chacun des composants). Ce qui permet quasiment de faire rouler toutes les autos du parc sans réglages compliqués (on suggère cependant de diminuer le diamètre des gicleurs et d'augmenter légèrement l'avance)... C'est le début d'une fabuleuse histoire qui se terminera malheureusement en eau de boudin, lorsque après la crise de Suez, on interdira les mélanges ternaires et donc la présence d'alcool dans l'essence. Pour favoriser un rapprochement avec Total, une structure de distribution issue de la Compagnie Française des Pétroles et qui est l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics qui ont favorisé son émergence...

 

Du coté de mon père à BLAYE  la propriété du Monteil appartenait à mon grand père Georges qui l’avait acheté en viager à Monsieur Massé vers 1938 quand ils sont revenus de l’île Verte, ils étaient alors locataire dans la rue Jean Jacques Rousseau à Blaye ou ils ne restèrent pas très longtemps.

Pour en revenir à cette propriété à Blaye « le Monteil » elle avait une surface de un peu plus d’un hectare et elle faisait à la porte de la ville Blaye un très bon petit vin qui arrondissait les fins de mois de la famille car nous habitions mes parents et grands parents ensemble. Sur le corps principal du bâtiment il y avait trois chambres en haut et en bas des cloisons avaient été rajoutées pour faire une salle à manger, un petit bureau, une chambre, la cuisine était attenante car une  structure carré avait été rajouté un peu après la construction de cette maison lui donnant un charme particulier

Autrefois tout le bas de la maison à cette période ne formait qu’une seule pièce et l’on imagine aisément la beauté de cette salle avec cet escalier en pierre blanche qui montait à l’étage. Un bon nombre de Blayais s’étaient marié ou plutôt avaient fait la noce dans cette maison car elle avait été autrefois l’annexe pour les mariages d’un café très renommé à Blaye,  le Café de la Gironde et de la Paix. J’ai pu conserver comme souvenir deux cendriers originaux avec un chien en effigie.

Ce café était situé sur le port, maintenant il y a une banque le C.I.C qui a succédé à la banque C.C.F. ou travaillait mon père mais à l’époque elle était située au bout de la rue face à la Gironde. Le paternel occupait le bureau du premier étage, la fenêtre à gauche en regardant l’immeuble qui fait le coin.

 « La Gironde » c’était le siège du Stade Blayais football club ou mon père jouait avec ses amis, dont Monsieur Bergeon devenu Avocat, ils étaient la défense de fer du Stade et comme il était employé de Banque vers la fin de sa « carrière footballistique », il avait de suite été nommé et élu trésorier du club.

Au café, tous les dimanches soir l’hiver il y avait un Loto, nous y allions en famille. Les gibiers étaient présentés, pendus à la devanture. Il y avait toujours une grande affluence, les conversations sur le match de foot allaient bon train. C’était une période de loisirs simples.  Du Foot ou d’autres à l’Eglise tout le monde se côtoyait au café de la Gironde. Plus tard la modernisation de la société entraînera celle-ci vers d’avantage d’individualisme et à la méfiance réciproque, cette nouvelle société qui se profilait avec la république de 1958 fera la fortune des Banques à Blaye comme ailleurs, car chaque Café chaque Bar chaque commerce vendus allait laisser la place à des succursales bancaires ou compagnies d’assurance.

 

Depuis 40 ans, ce nouveau modèle stigmatisant les uns par rapport aux autres, institutionnalisera plus tard cet individualisme mondialisé qui engendre actuellement les inégalités plus grandes encore instaurant cette société de défiance qui attise toutes les jalousies au risque de briser définitivement la cohésion nationale, mais c’est peut être le but de quelques uns ?

 

Mon père Robert était né le 8/05/1921 sur l’île Verte, sa mère Etiennette, ma grand-mère faisait office de gouvernante sur cette île                          où vivait toute sa famille. Il y avait à cet endroit une quarantaine de familles d’employés agricole, il y avait même une école.

Les enfants du frère de ma grand-mère Kléber Espes naquirent aussi sur l’île verte. http://ile.verte.gironde.free.fr

 

Voici l’histoire de cette famille dont les descendants peuplèrent autour de 1919 jusqu’en 1937 environ l’île Verte.

 En 1850 naissait mademoiselle Borne Anastasie qui se maria avec Monsieur Marcel Bessou originaire de Bourg sur Gironde ils eurent deux filles Chérie Bessou et Mirlanda Bessou, celle que l’on appelait la tante Chérie Bessou eu trois maris, mais celui qui reconnu les quatre enfants fut un homme du nom de Espes, elle avait deux filles et deux garçons, les filles Etiennette et Paulette et les garçons Kléber et Pierrot. Pierrot décédât très jeune.

 

 La seconde Sœur Mirlanda Bessou éleva toute la fratrie de sa sœur Chérie, elle était la mère d’Inès qui se maria avec Georges Arnaud et donna naissance à la branche des Arnaud qui partirent à Pauillac.

Ma grand-mère Etiennette est née le 25/10/1896, du nom de jeune fille Espes elle se maria avec Georges Meyre ce qui donna naissance à la branche des Meyre, tandis que le demi frère d’Etiennette, Kléber fut le géniteur de la famille Espes et Paulette celles des Jeantet de Gauriac.

 

Monsieur Fouret était administrateur de l’île Verte, Monsieur Siré fondé de pouvoir des Editions HACHETTE   propriétaire foncier de l’île. L’administrateur s’était lié d’amitié avec ma grand-mère qu’il considérait comme la soeur de sa fille Madeleine. Celle-ci c’était mariée avec Robert Moross qui, à son grand désespoir, partirent habiter prés de La Réole . Dés 1920 il l’a nomma gouvernante de l’île reportant ainsi sur elle tout ce qu’il aurait souhaité pour sa fille parti épouser un Lot et Garonnais. C’est ainsi que toute cette famille Espes et Meyre fut employé pour y travailler et y habiter, ils firent partie de la grande époque d’activité viticole de l’île avec un admirable vin du millésime 1929.

De ma connaissance il y a eu jusqu'à cent cinquante personnes environ sur cette île.

Papé Georges viticulteur venait de Soussans dans le Médoc ou il était né le 21 Mars 1896, il était le fils de Joseph Meyre et de Marie Guillon domicilié à Plassac Ile verte. Ces gens, cheville ouvrière et spécialiste dans leurs domaines respectifs, étaient les véritables maîtres de l’île Verte et la Gironde leur berceau.

Les écrivains et grands reporters comme Pierre MacOrlan l’auteur de « Quai des brumes » ou bien Pierre Benoît, ainsi que l’aviateur Michel Destroyat et bien d’autres personnages en vue de l’époque venaient se reposer aux frais des éditions Hachette pour se ressourcer dans cet endroit de rêve de calme et de tranquillité invité par les maîtres du lieu, leader de la presse Française.

 

 Un petit souvenir dans la grande histoire des Messageries Hachette.

Cette société était propriétaire d'une Ile de la Gironde, l'île Verte vers 1920 les administrateurs de l'époque  s’appelaient Messieurs Ciré et Fouret. Le Régisseur responsable de l'exploitation Agricole Monsieur Simon

 Sur cette île vivait entre 100 et 200 personnes dont une gouvernante et des métayers, il y avait une école, car plusieurs enfants sont nés sur l’île. Il s'y faisait un excellent vin rouge mais surtout du vin blanc doux sucré, qui était très apprécié par les visiteurs de l'époque, l'Aviateur Michel Destroyat, l'écrivain Pierre Benoît qui à d'ailleurs écrit un livre "L'île Verte" et bien d'autres personnalités, Journalistes, Reporters, ayant un lien avec "les Librairies Hachette".

Ils  venaient se ressourcer dans cette merveilleuse nature et dans leur part de rêve et d’imagination,  ils y voyaient passer les navires du monde entier.

Ces hommes avaient en commun la grande aventure, une vie trépidante de ce que l’on appelait pas encore  les « Grands Reporters » devenus écrivains de renom et « as des as » de l’aviation pour  Michel Destroyat. Ils étaient tous très choyés par les Editions Hachette et  la gouvernante ainsi que sa famille veillaient particulièrement à leur confort durant les différents  séjours, il y avait souvent de très grandes tablées d’invités.

 L’envie de mieux vivre après la grande boucherie de 14/18, les réformes sociales de 1929 entretenait un esprit de liberté, s’affranchir des douleurs du passé, instruire et informer pour traquer l’ignorance, était la motivation première de tous ces gens.(extraits d’histoires des îles de la Gironde)

 

Etiennette était né à Bayon le 25/10/1896 dans la petite maison qui domine la Gironde rive droite à coté du Château Eyquem des Cotes de Bourg, et Georges  le 21/03/1896 rive gauche à Parempuyire à coté de Soussans. Les Meyre étaient originaires du Médoc. Il effectua son devoir du 12 Avril 1916 au 25 septembre1919 il a effectué un stage au centre de bombardier à Pontorson  du 1 au 9 juillet 1916 mention « très apte » puis au centre d’instruction des chefs de sections au camp de Coequidan du 2 au 16 01 1917. Incorporé dans les dragons avec son cheval « Beau pertuis ». Il revint miraculeusement indemne de cette guerre, laissant un bout de son oreille à un rat, disait il en plaisantant car dans cette guerre avec les hivers rigoureux du plateau de Craonne, les engelures n’avaient pas épargné les « Poilus ».

Donc le papé Georges comme on l’appelait était un ancien de l’île Verte, il était devenu le facteur des îles et avait été choisi car il connaissait bien la Gironde qui n’était pas une rivière facile. Il pilotait « Mutine » un des plus petits bateaux de la Gironde fabriqué par un spécialiste des » yoles » à Marmisson au bord de la gironde tout à fait au bout de la route avant de remonter la cote pour arriver à Bayon, avec un moteur de 2ch il fallait beaucoup d’expérience pour remonter le courant mais il m’avait appris la façon de se placer sur la rivière en marée montante comme en marée descendante pour arriver à « refouler » comme il disait.

 

Il jardinait et entretenait la vigne à la pioche puis un peu plus tard avec un cheval (Poulot). Nous avions douze treize ans à l’époque de ce cheval nous l’aimions beaucoup, nous allions souvent le voir dans son box à coté de la remise. Ma grand mère Etiennette était une petite bonne femme pleine de vie, elle abattait un boulot incroyable elle ne laissait pas sa part de travail à la vigne mais quand elle recevait ses cousins Arnaud de Pauillac, c’était formidable, à la cuisine en « deux trois coup de cuillères à pot » tout était fait.

J’ai des souvenirs d’odeurs de poulets rôtis au fenouil d’Agneaux rôti de Chevreau à l’ail vert de blanquettes de veaux et de gâteaux, et puis les mêmes souvenirs d’odeur de cuisine quand nous allions chez eux à Pauillac tous les ans à Pâques par la vedette Passager Blaye - Pauillac.

 

Ces cousins de Pauillac ! Cousine Inès de son vrai prénom Agnès et la Mamie Etiennette avait été élevé ensemble à Bayon par la mère d’ Inès Mirlanda, c’était comme deux sœurs, lorsque Inès s’est marié avec Georges Arnaud qui exploitait avec ses parents une propriété viticole à Caruel prés de Saint Seurin de Bourg. Ils sont partis habiter à Pauillac, Georges fut employé à L’usine «Jupiter» devenu plus tard les établissements « Schell » aujourd’hui disparus. Ils eurent deux enfants, Claude (le parrain d’Erika) et Claudette (ma marraine) ils avaient une douzaines d’années de plus que nous et à cause de la différence d’age ils ne faisaient pas parti de nos complices de jeux. J’ai le souvenir de grands enfants très raisonnable qui servaient d’exemple et Mamie qui avait de l’adoration pour tous ses petits avait une tendresse particulière pour eux.

 

Ma mère Manite avait débarqué dans cette famille qui ne ressemblait pas du tout à la sienne, elle avait beaucoup voyagé pour l’époque car son père avait fait des remplacements comme responsable de Dépôts d’essence chez Desmarets Frères l’ancêtre de TOTAL. Mon père lui n’avait pas beaucoup voyagé, à part la Norvège ou il avait été déporté par les Nazis pendant la guerre pour le S.T.O., les déplacements se bornaient à ceux de l’équipe de foot de Blaye c'est-à-dire Saint Christoly, Saint Ciers sur Gironde, Bourg sur gironde Etauliers

 

Donc neuf mois après la fin de la guerre je naissais et dans la chambre voisine de l’hôpital naissait également Robert Baron fils d’un peintre de la rue de L’hôpital qui allait faire parti de mes copains de Blaye, copains sportif au fils de Roland car contrairement à son père qui était un bon vivant Robert à traîné toute sa vie une espèce de mélancolie qui faisait fuir les filles et les adeptes de la bonne rigolade.

 

Aussi loin que je puisse me souvenir c’est une l’impression désagréable de débarquer dans un univers de froidure. Un froid d’abord entre mes cuisses quand j’avais pissé dans mes langes un espèce d’amas de toile qui arquait les jambes et maintenait ce linge bien imbibé de liquide ceci malgré la surveillance constante de la Mamie et Maman. Un froid dans cette maison très agréable l’été mais l’hiver dépourvue de confort comme toutes les maisons de cette époque, sans eau courante du 110 volts pour l’électricité avec de nombreuses coupures. Les nombreuses lampes à huile en dépannage entretenaient une atmosphère d’un ancien temps qui avait de la peine à disparaître.

 

Le 20 mai 1947, Didier est arrivé j’ai le souvenir de m’être penché sur un berceau mais plus sûrement sur celui d’Aline et me demander ce que cela pouvait être, à partir de ce moment la, j’ai toujours trouvé formidable d’avoir un frère et une soeur. Quel bonheur d’avoir à domicile des compagnons de jeux, complices contre le courroux des parents, et plus tard une aide précieuse pour retrouver les souvenirs d’enfance. J’ai beaucoup regretté le départ de Didier en pension, l’internat au lycée technique de Pons n’a pas été un bon souvenir pour lui.

Le 9 octobre 1948 quand Aline est arrivé ; J’ai été heureux d’avoir une petite sœur et la première chose que j’ai pensé c’est à quoi peu bien jouer une petite sœur. Je m’en suis aperçu très très vite ; Il fallait toujours la laisser gagner dans tout ce que l’on faisait, petite, elle répétait toujours si on ne la laissait pas tranquille « t’est plus mon compain la ! » finalement elle était notre reine à nous et mon devoir était de la protéger contre les poules, les oies, les chiens qui la bousculait.

 

Enfin la vie s’écoulait paisiblement la Mamie et la Maman se supportait difficilement, nous habitions la même maison qui était grande mais la présence d’une belle mère devenait de moins en moins habituelle dans les couples après la guerre de 39/ 40.

Cette cohabitation était difficile pour Mannite car elle était habitué à beaucoup plus de liberté dans sa jeunesse, par la façon de vivre de sa famille plus individualiste et surtout plus moderne.

Le Papé souvent sur la Gironde avec son courrier et dans la vigne avait un caractère en or, il avait beaucoup souffert durant la guerre de quatorze dix huit et quand pour la énième fois il racontait sa guerre ce qui nous nous ravissait, nous les petits. Les adultes le sommaient d’arrêter ses histoires.  « Quand j’étais sur le plateau de Craonne avec mon cheval Beauperthuy. Lorsque j’ai vu arriver un groupe de Boches habillés kakis, j’ai eu tellement peur et mon cheval aussi. Nous nous sommes trouvé au triple galop. Une balle à sifflé au dessus de mon paletot, ces Allemands de la crête du casque aux guêtres ils étaient comme de la suie on ne les voyaient ;; Nous nous  étions habillé de rouge et d’or en pleine nuit nous étions comme des vers luisants» disait il.

 

C’était un conteur formidable sans le savoir car il roulait les R et s’arrangeait pour faire régner un suspens insoutenable mais qui hélas perdait tout son attrait dés qu’il racontait plusieurs fois la même histoire et malgré les variantes dues à la mémoire, il était vite confronté à la réalité de l’histoire, les adultes se faisant un plaisir de lui rappeler qu’il ne fallait pas radoter et ne pas s’écarter de la véritable histoire dont ils étaient eux les dépositaires. C’était un brave homme.

« Dis Papé t’en a tué toi des Allemands » avec son visage de brave homme il baissait les yeux en secouant négativement sa tête et de sa bouche pincé relevant sa lèvre inférieure on entendait un imperceptible « non».

 

La chaleur et l’amour porté aux enfants dans cette famille ont largement compensé cette impression laissée par la rudesse de l’époque. Cette maison était immense pour un enfant qui apprenait à marcher, la présence de chiens et de chats augmentait le désir de découverte et en trompant la vigilance des adultes, c’était un véritable plaisir de se mélanger aux poules, canards et autres animaux, quand Mamie donnait à manger aux lapins ou aux cochons quel spectacle !

 

Vers 1949 ou 50 je suis rentré à la maternelle à « Jeanne d’Arc sur la route de La Cave on y rentrait par une porte en en fer de couleur gris clair, la porte principale était réservé aux jeunes filles beaucoup plus grandes que moi. Peu de souvenir le premier la cour avec son mur au fond qui donnait sur la route qui menait à la maison ou allait se construire quelques années plus tard deux lotissements face à face, un pour les américains de la base de Bussac, la cité Patton, l’autre la première cité d’après guerre pour loger les premières familles du Baby-boom.

 

Le deuxième souvenir plus cuisant, de mes premiers essais d’acteur, les bonnes soeurs avaient demandé aux élèves de faire un spectacle de fin d’année, Didier était avec moi, affublés de gants blancs nous devions agiter nos mains en chantant « ainsi font font font les petites marionnettes etc. etc. » répété X fois. Je me suis trouvé tellement ridicule que les pleurs sont montés très vite et Didier comme moi-même nous nous sommes trouvé bloqué face au public en pleurant à chaudes larmes, alors qu’il fallait tourner sur nous même. Je vous laisse imaginer la déception de la famille car le public était composé de tous les parents.

Enfin nous nous avions une excuse car les grands parents issus de l’île Verte ne pouvaient avoir que des petits enfants un petit peu sauvages. Facile !

 

Ensuite les petites classes avant la sixième se passèrent à l’annexe de l’école Saint Romain, il n’était pas très prudent à Jeanne D’Arc de laisser les garçons et les filles ensembles après la maternelle!!!

1951 1954 de la 9me jusqu'au cours complémentaire. Cette annexe de Saint Romain fait parti d’un des meilleurs souvenirs d’enfance, c’est là que j’ai connu tous mes copains de jeunesse, les Baron, Picotin, Labarbe, Contant, Rebilloux, Roux et beaucoup d’autres mais ceux là je les revoie de temps en temps car nous ne nous sommes pas perdu de vue. (Voir copains d’avants) Didier me suivait à une classe prés et dans la cour de récréation nous retrouvions souvent.

C’était l’époque du bon lait de Monsieur Mendès-France. Les deux premières classes furent celles de Mlle ADER et Mlle SIRAN. Nous allions mon frère et moi à l’école en passant soit par la route du vieux château d’eau en vélo ou à pied soit par l’autre coté en prenant le petit chemin entre les vignes face à la maison.

 

Sur cette route au début il y avait deux grands murs, nous passions devant la vieille école publique puis devant la maternelle publique pour arriver devant l’entrée de notre école privée à gauche et à mi hauteur en descendant la rue de l’Eglise.

 Ensuite à partir de la sixième nous traverserons la rue car les autres classes étaient situées derrière l’église. Monsieur Pierre, Frère Gabriel, Frère Vincent, des Frères Basques qui nous ont aussi appris la « Pelote Basque » à main nu contre le mur du préau de la cour de récréation, de véritables tournois s’engageaient à chaque récré et si la partie n’était pas fini nous reprenions le score à la pause suivante.

 

 Monsieur Normand faisait les classes de la troisième à la terminale il avait également fait la classe à mon père Robert, cet homme avait développé des talents artistiques insoupçonnés chez nous dans l’art du dessin et de la peinture, talent plus développé chez mon père grâce à ses qualité d’homme travailleur et sérieux.

Le fils de Monsieur Normand, Jean Louis deviendra Grand reporter à FR3 c’était un enfant « casse coup » il aimait les coups durs, certainement en réaction à son père qui était un homme qui enseignait « à l’ancienne », son fils à souvent été un exemple pour les petits durs que nous étions.

 Il y avait dans cette région une envie forcenée de conquête de liberté, peut être à cause de la guerre de 39/45 qui était toujours dans les esprits avec son cortège de lâcheté et de bravoure, un esprit de recherche d’émancipation et d’indépendance que je n’ai jamais retrouvé ailleurs.

 

Jean Louis Normand faisait parti de nos aînés de deux ou trois ans de plus que nous et comme eux par leur exemple étions éperdument à la recherche d’exploits de toutes sortes, celui-ci était donc parti au Katanga et avait ramené des images du Biafra qui ont fait sa situation de journaliste indépendant témoin de tous les drames du Congo en Afrique aux autres conflits de cette époque. Il apportera d’ailleurs à d’autres Blayais l’envie de se distinguer dans ce domaine comme Dominique Pipat grand reporter dans le domaine du nautisme.

Je suis fier de dire que Dominique plus jeune que moi aimait beaucoup la voile et que mon père Robert qui faisait office d’initiateur dans le domaine d’Éole à « Blaye Nautique » nous disait toujours quand il revenait d’une sortie avec la «Jeanne» un bateau école du club avec un nez plat et qui formait un triangle sur l’avant, « ce petit Pipat il a un sacré sens de la voile il barre ce bateau comme un vrai loup de mer ».

 La mère de Dominique, Nenette était très amies avec ma mère elles habitaient avant et pendant la guerre Place de la Halle à Blaye période ou Daniel le père de Manite travaillait chez Desmarets frères qui s’était replié à Blaye au début de la guerre cours Bacalan. Nous étions proche car Miguel le frère de Dominique et son cousin Bernard Maurier faisait parti de mes copains d’enfance. Nous avions le même age et nous faisions souvent des affaires ensemble surtout quand on allait gratter dans les poubelles du lotissement des Américains, c’est incroyable ce que l’on pouvait trouver d’intéressant, ces yanquis étaient déjà rentré plus vite que nous dans ce que l’on appelait pas encore la société de consommation.

Un autre personnage Monsieur Bernaleau représentant local de la presse Sud ouest, participait de manière active à l’animation de la ville en rapportant dans la presse régionale de façon croustillante les actions particulières dont nous étions particulièrement très fiers d’être les auteurs. La veille au soir du marché du Samedi nous avions habillé la statue de la Fontaine avec les sous-vêtements de la grand-mère Etiennette qui s’en apercevra avec stupeur mais ce garda bien de dire que c’était les siens, elle s’en aperçu le lendemain quand elle fit le marché.

 Pour en revenir à l’enseignement de Saint Romain, il y avait aussi des classes d’atelier Bois et Fer qui nous ont donnés le goût du bricolage avec des professeurs artisans de différents métiers dans la ville de Blaye qui nous ont donnés un apprentissage très complet.

Cette école Saint Romain avait été créé par Urbain Albouy en 1810 c’était une communauté de frères éducateurs chargés il faut bien le dire de contrecarrer l’influence des idées laïques qui faisaient naturellement suite aux évènements de la révolution française dans le cours des décennies suivantes.  J’ai trouvé son histoire dans un fascicule très rare et j’ai une photo de classe de mon père jeune élève avec celui- ci.

 

Ce quartier derrière l’église allait être le centre de nos activités de jeunesse jusqu’en 1961, le terrain de basquet des « Fils de Roland situé derrière l’église, l’école Saint Romain et surtout la grande descente qui nous servait de terrain de jeux, la rue de l’Eglise (il y avait peu de voiture à cette époque). Nous avions fabriqué des petits chariots en bois avec quatre roulettes fixées sur deux planches qui, mobile pour l’avant avec deux cordes nous servaient de guide pour diriger celui-ci. En nous élançant du haut de la rue ont atterrissait souvent dans la devanture de l’épicerie la mère Désangle qui très gentille ne nous fâchait jamais peut être parce que nous étions les meilleurs clients de son magasin ou elle vendait les « mistrals gagnants » chewing gum « Malabar », rouleaux de réglisse et autres carambars.

 

Comment ne pas parler de l’abbé Soulas et du patronage des Fils de Roland , le Curé Mesplède était Archiprêtre de la paroisse Saint Romain de Blaye c’était un bon gros curé mais la Cheville ouvrière c’était l’abbé Soulas un prêtre ouvrier adorable qui avait créé un « Foyer » rue Saint Romain au premier étage se tenait une salle de télé. Lors des entraînements du Jeudi il jouait de temps en temps au Basquet avec nous et nous allions dans l’immeuble de la rue Saint Romain qui faisait office de vestiaires ou après l’entraînement nous suivions les aventures de Rusty et Rintintin car la télévision n’était pas encore très introduite dans les familles et je me rappelle avoir suivit avec mes copains toutes les retransmissions importantes de l’époque. Au deuxième étage siégeait les scouts.

C’était un exemple de dévouement pour les jeunes que nous étions. Une belle jeunesse sportive, festive, de découverte et la chance de recevoir une éducation exemplaire. Pendant les vacances scolaires nous allions en colonie avec les mêmes acteurs, les mêmes copains, se faisant nous étions comme une grande famille.

Les juniors de 1961, nous nous sommes retrouvé ensemble très entraîné à jouer au basquet car le terrain du club des Fils de Roland était avec la Citadelle nos espaces de jeux. 

 

La citadelle n’avais aucun secret pour nous, nous connaissions tous les souterrains c’était un espace de liberté fantastique.

 La société liberticide n’avait pas encore fait son œuvre avec ses interdictions d’entrer par ci ou défense de faire cela, nous pouvions explorer tous les recoins de cet immense terrain de jeux. Le prétexte au danger pour instaurer les interdits n’existait pas encore, il allait fleurir plus tard par réaction au vent d’espoir suscité par la jeunesse de Mai 1968.

Une fulgurante crainte de voir s’établir une société libertaire déchaînât les tenants de la pensée unique, les pères de toutes les mesures liberticides nous imposerons jour après jour une vie dirigiste qui forgera notre réaction de Mai 1968.

 

Eté 1961 colonie de vacances d’Ortiac dans les Pyrénées ou nous allions souvent à la chasse au « Dahut » une histoire  pyrénéennes de chasse mythique ou la bête chassée ayant deux pattes courtes d’un coté et deux pattes longues de l’autre pour lui permettre de courir sans problème à flanc de montagne. On racontait qu’il suffisait la nuit de l’approcher doucement et de lui faire peur pour qu’elle se retourne et tombe finalement au bas du flanc de la montagne pour la capturer. De bonnes vacances au grand air, riches de plaisirs simples à la mode « scout toujours prêt » de l’époque.

 

En attendant  1963, n’étant pas très brillant au lycée de Blaye, mon père eut l’idée de me faire changer d’air et comme le grand père Daniel était à la retraite à Chaix je me suis retrouvé dans l’année 1963 pensionnaire au Lycée VIETE à Fontenay le comte.

 

 C’était encore une époque où l’on n’aimait pas beaucoup les gens qui venait d’ailleurs. Je me souvient avoir été souvent la tête de Turc et dénoncé à tord par mes petits copains mais au fil des mois j’avais fini par me faire respecter, j’en avais corrigé quelques uns au point qu’à presque chaque à sortie de week-end avec un témoin de Fontenay qui attestait la régularité des « duels », j’avais besoin de régler des comptes à coup de poing avec les autochtones en ville.

Ceux qui étaient devenus mes copains étaient de Niort ou des environs notamment Bebel avec qui je suis allé à Paris pour la première fois de ma vie une semaine, mes parents me pensaient à Chaix et mes grands parents me croyaient au Lycée. Mais il y avait surtout Claude Maillot dit Roro. Il était le fils d‘un pharmacien de Niort et petit fils d’un propriétaire d’une marque de Cognac « Tiffon ». Ils avaient une maison secondaire à Royan et avait été renvoyé du lycée Saint Jean de cette ville. Il allait beaucoup compter pour moi car nous fréquentions les mêmes endroits.

 Nous nous sommes retrouvé une dizaine d’année plus tard dans les Charentes principalement à Royan ou il y avait toute une équipe de copains lui Visiteur médical et moi Délégué pharmaceutique.

 Plus tard en 1976 je l’ai remplacé au Laboratoire Innava du groupe Pierre Fabre que j’ai quitté en 1988.

Bref la vie se chargeait de m’aguerrir et comme je m’ennuyais beaucoup la nuit après l’instinct ion des feux comme nous étions enfermé dans un dortoir ou nous étions une quarantaine d’élèves personne n’aurais pensé que l’on puisse descendre de trois étages sur l’arrière de cette façade du vieux bâtiment du lycée Viète, il était facile pour moi à cet age de sortir par la petite fenêtre des W.C. et descendre par le gros tuyau d’écoulement de celle-ci.

 

Dehors c’était la vie, je retrouvais des militaires appelés de toute la France mais aussi des Antillais pour jouer aux cartes dans les tripots de la rue des loges et j’apprenais ma géographie car chacun parlait de son pays, il y avait une sorte de grande fraternité entre tous ces déracinés qui essayaient de passer leur temps, puis au petit matin je rentrais par le même chemin. Une année scolaire pour rien, mais quel apprentissage de la vie !!.

 

 En été 1964 nous avons travaillé pendant les vacances avec Didier successivement   chez un géomètre et dans une superette à Saint Palais sur mer ……...

 

En 1964 l’avenir professionnel étant très bouché pour moi, et comme j’étais très sportif mon père qui suivait beaucoup les tendances du moment me documentas sur le recours en vogue de l’époque pour les esprits rebelles l’armée « engagez-vous, rengagez- vous » disait ont à l’époque ! C’est ainsi que je me suis retrouvé à l’école d’infanterie  l’Ecole Militaire d’Infanterie de Montpellier moi qui aimait le sport, y avait du sport, Le Larzac par tous les temps, les marches de nuit, les commandos largués sans vivres transbahutés dans les camions bâchés pour apprendre à se repérer etc.etc.

 

La plaisanterie avait assez durée au cours d’une séance de piqûre de T.AB.D.T.et après un décrassage de12 km, nous étions alignés comme des cochons, nus comme des vers, mon corps décida que ce bizutage devait se terminer, au contact de l’aiguille, je fis un bond et m’écroulait sur le carreau. Les pseudos infirmiers chargé de la besogne tardèrent à analyser mon état et puisque l’autorisation d’uriner ne m’avait pas été accordée avant, profitant de cet état mes muscles se relâchèrent et je puis enfin me soulager sous moi.

Bilan observation d’un mois à l’hôpital Militaire Laveran à Marseille, « crise nerveuse épileptiforme avec émission d’urine », j’adore leur précision, de quoi vous formez un anti-militariste à vie, c’est d’ailleurs ce qui est arrivé, dispensé de piqûres inapte à l’engagement mais apte au service militaire obligatoire l’histoire sembla recommencer le 1 Mars 1965 date à laquelle je fus rappelé pour 18 mois « sous les drapeaux » pour accomplir ce que l’on appelait à l’époque le devoir de citoyen.

 

Donc en attendant de repartir à l’armée, de fin 1964 à fin février 1965, j’ai travaillé à la pharmacie Meynard à Bourg sur Gironde qui me reprendra au retour de mon service militaire jusqu’en 1970.

 Mon père employé de banque au C.C.F. se déplaçait dans les villes autour de Blaye pour ouvrir des Bureau, succursales temporaires de la banque dont il était l’employé. Une période ou les Banques n’était pas encore propriétaire des immeubles les plus cossus des villes car elle proposait à ses clients des placements d’argents qui s’averraient sûrement fructueux vu les marques de reconnaissance que ceux-ci accordait à mon père. C’est ainsi que je me retrouvais apprenti préparateur en pharmacie chez Madame Meynard Pharmacienne à Bourg sur Gironde.

 

Service militaire 1965 /1B 1 Mars 1965

 

Le 1 Mars 1965 appelé sous les drapeaux comme ont disait à l’époque je fis « mes classes » au 45em régiment du Génie de L’air basé à Balma « Ballon » à coté de Toulouse sur les bords de l’Hers. C’était un endroit de la campagne Toulousaine plein de charme ou commençait juste à se construire les premiers lotissements de l’expansion de la Ville Rose.

 

Un régiment qui s’occupait de Ballon dirigeable ainsi qu’un atelier de fabrication était basé ici autrefois. Un bâtiment caractéristique de grande hauteur permettait aux dirigeables de se mettre à l’abri du mauvais temps. L’armée en avait fait une immense salle de sport ou l’on pouvait pratiquer le Basquet ou le tennis selon les horaires.

Week-end à Blaye Dimanche 21 mars 1965 anniversaire de mon Papé Georges 69 ans,

459 au jus.

Puisque je travaillais comme «laborantin »à la pharmacie, la logique militaire me dirigea vers l’étude des sols, je fis un stage à Compiègne 62 jours du 22 Avril au 1 juillet 1965.

 

 Puis il y eu une terrible nouvelle pour moi au lieu de passer le jeudi 27 Mai de l’ascension à L’hôtel de la foret à Compiègne avec ma fiancée Michèle Colsboada. Le Mardi 25 Mai un télégramme de Papa m’annonce le décès de Grand père Poirier à Chaix d’un A.V.C. Le lundi 24 Mai 1965,  l’ancien de Desmarais frères était décédé, Départ précipité pour Chaix le mercredi 26 à 6 heures enterrement le Vendredi 28 Mai à 10 heures, une foule immense, j’avais passé mon année scolaire 1963 avec lui et surtout des souvenirs de Béziers me revenaient en tète. Je l’aimais beaucoup, j’en avais gardé le souvenir d’un homme très gentil et complice de mes écarts de discipline en plus ces vacances d’été formidables avec lui à Béziers ou j’avais appris beaucoup de choses.

 De retour à Paris une suite de grande découverte avec Michèle, Dimanche 9 Mai détente avec elle au bois de Boulogne, promenade en bateaux etc. etc. 380 jours au jus .Le quartier latin le « Mambo-club » le « Batam club », le jazz.

 

Une suite de dates très précises qui montrent la ferveur d’une vie pleine et attractive comme les fêtes du 13 au 16 juillet de Bayonne ou le Mardi soir couché à Olhette, Sangria « Chez JO », mais le 19 Août anniversaire de Michèle 19 ans. Rupture ?

Le 9 septembre incorporation de Didier à la B.A. 276 de Saint-Astier puis il partira à Pau pour revenir le mercredi 29 décembre.

Le 13 septembre je suis couché par une mononucléose à Hôpital Robert Piquet à Bordeaux jusqu’au 28. 20 jours de convalo vendange chez Robin et bringue à Bordeaux avec « Les Beaux Arts » Cécile, Chantal, Laure etc.….., 361 jours au jus.

Le 11 octobre la moitié du service fait.

Le jeudi 21 octobre anniversaire de Mamie Etiennette

Détaché le 5 novembre à la B.A.118 de Mont de Marsan pour l’étude des sols dans la perspective du rallongement de la piste de l’aéroport de la base aérienne ce qui permettrai aux Mirage 4 porteur de la bombe A ainsi que de l’avion ravitailleur de pouvoir décoller dans des conditions plus confortable.

Le soir après chaque repas nous entendions le Mirage décoller pour sa patrouille quotidienne et nous plaisantions en disant « tiens Saint Cricq va faire sa digestion en l’air ». Saint Cricq était le colonel dirigeant la base aérienne à cette époque. 

 

Enfin le 13 Novembre 1965, le code sésame du permis de conduire m’est accordé.

 

Dés mon retour à la vie civile en juin 1966 je repris mon emploi chez Madame Meynard pharmacienne sur la place de la halle à Bourg sur Gironde.

Domicilié chez les parents à Blaye je prenais le car pour travailler à Bourg sur Gironde et au mois d’août la pharmacie fermée pour les vacances Madame Meynard qui avait autour de 70 ans me demanda de l’emmener en cure avec sa cousine à Luchon à l’hôtel de France. C’était une occasion de sortir un peu car au retour du service militaire je n’avais pas beaucoup d’argent.

J’avais une tente de camping au municipal de Luchon séjour payé, les repas étaient pris avec elles à l’hôtel et j’avais conduit sa 404 durant tout  leur séjour, Andorre, les lacs, les cols, Gavarnie, Roncevaux , L’Espagne etc., etc.

Je suis devenu le chauffeur attitré de celle-ci avec la voiture à ma disposition pour venir travailler.

 

Sans fiancée attitrée l’été 1966 tel un papillon je débridais ma jeunesse enfermé jusqu’alors par l’organisation programmée du service militaire, de fille en fille je courais et fin été 1966 pour quelques jours je fis la connaissance d’une jeune femme ce qui entraîna des conséquences particulièrement imprévues qui se sont révélées à moi que beaucoup plus tard de manière plus réelle, la filiation d’une petite fille selon la certitude des informations en sa possession. Il est vrai qu’à cette époque je brûlais mes 20 ans dans l’inconscience et l’insouciance des choses sérieuses.

Les circonstances de la vie firent qu’elle ne se révèlera pas à moi de façon concrète et mon environnement fut parait il plus au courant de rumeurs rapportées que moi car J’avais un emploi confirmé et très prenant

à la Pharmacie de Bourg sur Gironde de plus je sortais beaucoup.

Cette histoire trouvera son épilogue qu’en 1993 ou à la suite de la réception de plusieurs cartes de vœux, un contact physique fut établit dans le sens ou Ghislaine et moi même primes rendez-vous à Mios avec Valérie pour découvrir cette jeune fille qui m’avait me dit-elle toujours attendu dans sa jeunesse.

 

Je ne trouve pas de mot pour décrire cette immense peine et ce regret de ne pas avoir vu la détresse d’une enfant ballotté de famille d’accueil en famille d’accueil, abandonnée, alors qu’elle aurait fait le plus sûrement du monde le bonheur de moi-même qu’elle soit ma fille ou pas d’ailleurs, faire don d’une paternité à un enfant en détresse quoi de plus beau ! Je n’en dirais pas plus d’une blessure immense de ces rendez-vous manqués, de ces vies tracées sans pouvoir revenir en arrière.

 

J’habitais donc en 1967 une petite maison qui était situé juste au dessous de la Citadelle.

Un petit chemin descendait le long des remparts, une belle promenade jusqu’au bord de la Dordogne.

La vie était un peu monotone pour un jeune dans cette petite ville alors je partais souvent le soir à Bordeaux rejoindre des copains qui étaient à la Fac comme Yves Gauthier, ou Pierrot Combes qui travaillait chez son père à Electrovision prés du « Marché des Grands hommes » nous nous retrouvions souvent dans un petit bistrot derrière la rue Sainte Catherine.

 

Ce bistrot était situé coté des rotatives de Sud-ouest le journal local pas très loin de la place Saint Projet.

Il y avait toute une faune de couche tard car on y dînait à toute heure « Chez Galabru » le patron ressemblait à l’acteur et en avait la même voix. La tempête se déclenchait après avoir abreuvé Blaise un petit homme un peu fluet et simplet qui se mettait à chanter en dansant sur les tables, trépignant sur celles –ci comme un enfant réclamant son jouet et la folie s’emparait alors de tout le monde dans ce Bar, un déclic pour le lancement du répertoire de chansons plus ou moins avouables, ponctué des ollé ! Ollé !

Le fils de Kléber Espes, mon oncle Noël Espes, dit Nono,, le père de ma filleule Patricia, était typographe à Sud ouest . Lorsque la tension était à son comble je faisais savoir par un des employés du journal qui venaient « se désaltérer » que l’instant du délire avait sonné.  Alors l’attroupement se faisait la salle devenait trop petite. Les bouteilles de Blanc de Rouge pleuvaient sur les tables en formica. Ceux qui n’avaient pas pu rentrer regardaient en mettant les mains contre leurs joues, le front appuyé sur les vitres de la devanture. Nous étions, nous les princes de la soirée, artisans et initiateurs de ce spectacle, adulés par le patron car jamais il ne se vendait autant de bouteilles que pendant ces moments là ; Une sorte de frénésie communicative, une excitation partagés se faisait jour parmi la ribanbelle de personnages plus originaux les uns que les autres.

Tous se rejoignaient à cet endroit, le professeur de Philosophie » maître Pasquier » qui poussait des hurlements de bête blessé car il ne savait pas chanter. Puis, un homme avec un grand chapeau noir armé d’un cor de chasse qui pleurait sa biche au fond des bois et j’en passe, les Jacques, Bernard, naufragé de la vie, perdu dans les brumes du Bordeaux de 68, célibataires ou divorcés petits ou grands édentés, fortunés puis ruinés, anciens propriétaires de…..,  peintres au futur improbable, de sympathiques mythomanes ou simples mégalos se croisaient à cet endroit communiant à la gloire de leur maître Bacchus.

A les belles soirées !!!!!

C’était l’époque du Sénéchal ; Une boite de nuit sur les quai à Bordeaux et  de «La Bougie» d’ Hector De Bourgoin un footballeur vedette de l’époque était un des propriétaires avant sa descente aux enfers de la reconversion. Chez Jimmy une boite tenue par « Paluche » ainsi nommé car le proprio un noir avait des mains comme des battoirs. Il drainait la clientèle rugbystique locale le B.E.C. le S.B.U.C.  Un soir je me rappelle avoir été d’une soirée avec Jean Mamotov capitaine et une partie de l’équipe ou celui-ci  termina la soirée debout sur les tables nu comme un ver chantant à tu-tete les parties sensibles dans une louche servant à abreuver, en Punch et rhum accommodé à toutes sortes de cocktails Antillais , la clientèle du lieu de perdition situé dans la quartier de Mériadec partie de Bordeaux qui fut rasé par les extra terrestres*.

Il y avait les boites de nuit urbaines comme « Le Padoc » ou l’on voyait le clarinettiste Morin et une ou deux boites rurales dont une au Haillan très importante, mais tous se connaissait car le monde de la nuit n’était pas ce qu’il est aujourd’hui.

 

Je ne m’attarderais pas non plus sur Mai 68 ou comme d’autres nous partîmes à Paris pour apporter notre contribution à semer la chienlit dénommé ainsi par le gérontocrate qui passait à l’Elysée.

Celui-ci nous paraissait être le représentant d’une autre époque car de libérateur du pays il  était devenu impopulaire chez les jeunes, à force d’imposer les idées rétrogrades de cette république monarchique, un système protectionniste pour les parvenus de ce régime, gavés et arrogants  qui firent notre malheur en ne ménageant jamais leur peine dans l’art d’exploiter leur prochain. Une époque ou sans nous en rendre vraiment compte ils allaient nous faire entrer dans cet espèce de congloméra dirigé par les sociétés multinationales, une machine à broyer l’être humain que l’on appellera le mondialisme et sa projection politique pour notre condition l’Européanisme.

 

*- L’avènement de ceux que j’appelais les extra terrestres se situa dans les années 1970.  Ces Etres déguisés en hommes proliférèrent rapidement avides et cupides, les Banquiers, Affairistes de tout poils, industriels de l’agro Alimentaire, de l’armement, de l’énergie pétrolière ou nucléaire, des matières premières, gros producteurs de toutes sortes, marchands de sommeil, producteur de rêve, exploiteurs de la misère humaine. Ils firent feu de tout bois pour s’enrichir vite, les nouvelles technologies, la libre circulation du capital, la fermeture de l’accès des pays aux hommes soit par les lois restrictives ou par l’appauvrissement de ceux-ci. Il fallut beaucoup d’abnégation pour se frayer un chemin dans cette jungle de malhonnête, profiteurs de tout horizon, leur vengeance de1968 allait prendre de la vigueur pour nous faire payer d’une manière plus extraordinaire encore jusque dans les années 2007 à 2011 et ceci sans qu’un seul homme bouge le petit doigt.

 

 L’auteur de David Vincent était un visionnaire car ce feuilleton T.V.des années 60-70 était une métaphore de ce qu’allait devenir la société à nos jours .Ces extra terrestres méprisant la condition humaine et son environnement écologique exploitèrent l’être humain au point de le faire disparaître de la surface de la terre. Y arriveront ils ???

 

15/01/1968 mariage avec BŒUF Annie

C’était bien, c’était chouette, mais je n’aurais jamais du me marier avec Annie qui était d’avantage une complice de bringue qu’une femme à marier.

 

10/05/1971 Jugement de Divorce

 

  En 1971 j’avais trouvé du travail chez William Pitters négociant rue de Saget à Bordeaux et je faisait du « Merchandising »  dans les supermarchés qui fleurissaient à l’époque un peu partout en France.

 On se retrouvait avec Didier après le boulot, sur le boulevard Beaumarchais. Il y avait « Les Tournelles » un bar tenu par Jeannot, un Auvergnat qui avait fait fortune en vendant du charbon, sa femme nous faisait des omelettes de temps en temps quand on avait trop abusé du Ricard , on y rencontrait de tout, je me rappelle d’un gars nommé Friquet qui avais autrefois travaillé pendant la guerre chez Hispano-Suiza un fabriquant de moteur d’avion il nous racontait plein d’ anecdotes les soirs d’arrosage…..

 

Il y avait le « Balto » Bar Tabac, un petit peu plus loin en allant vers la place de la République Paul le patron un Auvergnat aussi mais plus jeune qu’aux « Tournelles », la mère Henriet patronne du « Périgord noir » un très bon resto (cèpes et truffes) situé dans une rue allant vers la rue de Turenne et place des Vosges. De l’autre coté vers la rue Amelot « L’enclos de Ninon » ou j’avais invité Ghislaine qui allait être ma future femme et sa mère Marcelle.

 

Depuis quelque temps déjà je bourlinguais sur les routes de France, je trouvais que la vie professionnelle ne m’avait pas beaucoup épargné depuis mon départ de la Pharmacie.

Il faut dire que je n’appréciais pas beaucoup cette France des nantis, des flics et des désespérés qui n’espèrent plus la révolution, la France des matons et des voleurs à la tire, cette nation d’apolitiques du tiroir caisse, centriste de la révolte, des tiercés, des bouchons sur les routes du S.M.I.C. et plus tard du CAC 40. 

 

En 1971, Représentant, Démonstrateur chez William Pitters je n’avais pas les moyens de m’attacher beaucoup sentimentalement, Aline Peyruse la secrétaire avec qui je travaillais m’avait présenté Ghislaine une de ses amies. Je pense qu’elle se trouvait dans la même situation que moi un peu en galère professionnelle et sentimentale, ce qui nous rapprocha.

 

Elle avait un compagnon qui s’appelait Yves qui fut très en colère quand il appris que Ghislaine sortait avec moi comme il savait que je travaillais chez William Pitters il lui disait « tu ne va pas sortir avec un marchand de vin !» plus tard alors que nous eûmes partagé une vie pleine et entière avec le bonheur d’avoir des enfants, elle quitta le marchand de vin pour ce marchand de vent qui deviendra plus tard videur de fond de bouteille.

 

Nous sortions ensemble pour le plaisir, restaurants, voyages etc.…avec des périodes plus ou moins conjointes mais enfin depuis quelques mois la vie de couple, à la fin de l’année 1972 une cerise sur le gâteau la promesse de l’arrivée d’un enfant.

 Un grand plaisir que de fonder une famille avec la perspective d’avoir un enfant rapidement, mais toujours est il que ce mariage commença par une épreuve de force.

 Une banale incompréhension sur le régime matrimonial que je voulais instaurer celui de la notion de séparation de biens mis le feu aux poudres à tel point que la date du mariage fut remis en cause, je ne voulu pas céder non pas par conviction sur la nécessité de la forme mais sur le fond de cette proposition.

 

La raison me semblait bonne ! Son père Louis était un très bon commerçant et avait deux petits magasins  il faisait de la vente à domicile chez les particuliers, ce qui lui rapportait de quoi être à l’aise, je pensais qu’il aurait pu faire comprendre à sa fille l’intérêt de ce régime matrimonial car nous habitions à l’époque à Bordeaux et je pensais vraiment qu’au moment convenu avec celui-ci elle prendrais la suite de son père. Je pensais donc logiquement que la séparation de biens était la meilleure chose à faire en perspective d’un conjoint commerçant.

Bref de bien banales incompréhensions mélangées à d’extraordinaires périodes de bonheur comme la venue des enfants qui jalonnerons le parcours d’une association qui nous mènera jusqu’en1993.

 

10/01/1973 Mariage avec HUBERT Ghislaine nous habitions alors rue Paul Bert à Bordeaux j’étais successivement Visiteur Pharmaceutique chez Lutsia et Visiteur Médical chez Fournier Frères  puis ensuite  nous avons emménagé rue Marc Sangnier à Mérignac car Ghislaine avait trouvé du travail comme secrétaire à Carrefour.

 

20/06/1973 Naissance de Ludovic

Un grand bonheur l’arrivée aux beaux jours d’un garçon né le 20 Juin Ludovic que je trouvais très beau à la naissance. Louis Hubert mon beau père avait amené sa fille à la clinique d’accouchement Bel Air situé entre notre domicile de l’époque et le sien. J’étais « sur la route toute la sainte journée» et en déplacement en Charente, j’avais le soir été voir le film « La grande Bouffe » à Angoulême et  le lendemain matin j’étais à la clinique Bel Air pour  le déclarer à la mairie de Caudéran, que du bonheur !.

 

La vie s’écoulait, le travail, les vacances à Montalivet, Visiteur Médical au Laboratoire Fournier Frères du groupe Pechiney U.K, je

Roulais beaucoup en Charente, Charente Maritime, Haute Vienne et Dordogne.

En Charente Maritime les collègues délégués Médicaux avaient presque tous des surnoms bien trouvés reflétant plus ou moins

Leurs traits de caractère, il y avait Valentine Vasymou, Albert Tunoules, Tournesol, Tapentouche, BéBel, etc…le Comte Déjaplein,

La Baronne Tronchenbiais, pas besoin d’expliquer l’origine, pour ma part c’était Nounours bien qu’ayant une image

Communicative j’avais un physique Nounours avec des cheveux longs et frisés.

 

Le 20/11/1975

La pépette de l’automne est arrivée, naissance de Erika, j’avais bien conscience que nous avions le «Choix du Roi » encore un grand bonheur ! pourvu que ça dure c’est ce que je me disais toujours, d’autant que en 1976 je trouvais un poste de délégué Médical en Haute Vienne chez Pierre Fabre donc moins de Km à parcourir, un poste mieux rémunéré, un secteur de consommation médicale en progression. Bref !

Nous partîmes habiter à Aixe sur vienne dans une agréable petite maison loin du bruit, de la cohue et des embouteillages d’une grande ville comme Bordeaux, la perspective de ne plus être des anonymes dans une agréable région, une ambiance provinciale sympathique, une école maternelle plus familiale un havre de paix pour des enfants en bas age, des connaissances professionnelles et locale plus approfondies, une qualité de vie confortable, toutes ces raisons nous ont confortées pour faire ce choix.

 

Apres quelques années de stabilité et ayant consciencieusement observées les habitudes et avantages de la région. Je cherchais un endroit agréable pour nous installer plus confortablement.

Nous projetions de faire construire une maison selon les meilleurs critères des intérêts de chacun et après avoir surveillé quotidiennement la construction de la maison de La Planche à Boisseuil nous emménageons le 1 janvier 1980 dans ce qui fut ma première maison, jusqu’à cette date j’ai toujours été en location et j’allais vite apprendre que la vie d’un propriétaire était bien prenante.

 

Nous avions choisi cet endroit parce qu’à chaque fois que je partais le matin d’Aixe sur Vienne pour aller vers Brive, les bords de la Vienne étaient toujours sous le brouillard, et dés que j’arrivais sur les coteaux au sud de Boisseuil le ciel bleu apparaissait le voile de brouillard se déchirait, le soleil brillait, on voyais les tours de Chalucet, c’était vraiment un très bel endroit.

Il y avait même des vols de perdreaux lorsque je fis visiter le coin à mon père.

Puis une paisible vie s’est écoulée, une vie pleines d’histoires qui appartiennent surtout à Ludovic et à Erika, une vie qui j’espère s’est forgée de très bons souvenirs mais une vie qui s’inscrit dans leur mémoire personnelle. Délégué médical chez Pierre Fabre un des derniers laboratoires paternaliste attaché à la région Toulousaine avec une façon bien « provinciale de travailler » professionnelle mais aussi mêlé de roublardise dont je fus le collaborateur jusqu’en 1987. Ces années 1980 furent dominées par de nombreuses et diverses responsabilités associatives et municipales, Adjoint au maire de Boisseuil, président de diverses associations celles-ci m’ont impliqué dans de profonds changements personnels et professionnels.  1981 c’était l’avènement des socialistes avec l’élection de François Mitterrand une revanche sur ces années de plomb nous attendions cela depuis Mai 1968, mais en 1983 comme un signe avec le décès de Louis De Funès, la France n’allait plus rigoler, car les Arnaqueurs politicards et buveurs du sang des travailleurs firent feu de tout bois pour revenir aux affaires avec le vampire chef tenant de l’idéologie gaulliste travestie, je parle de Jacques Chirac.

 

Une réflexion personnelle.

Passionné par l’histoire du genre humain et dans cette quête de recherche je voulais recevoir l’enseignement particulier ésotérique des francs maçons et découvrir la puissance intellectuelle du symbole, la fraternité humaine et  l’entente cordiale entre les êtres. Je suis donc entré en franc-maçonnerie en 1981.

 Poursuivant cet espoir jusqu’au bout, faisant fi des catéchismes partisans qu’il soit de lutte Obédientielle pour la recherche d’une plus grande influence matérielle à la guéguerre des rituels le plus représentatif de l’exercice maçonnique, mon esprit s’est toujours orienté vers l’analyse de ces différences et pour apprendre, j’ai fréquenté trois obédiences. Dans ces différents ateliers pratiqués quatre rites du grade d’Apprenti, Compagnon, et Maître, occupé les postes de Vénérable Maître à celui de Couvreur puis membres dans les ateliers de perfection, trop souvent appelés ateliers supérieur, fondateur de plusieurs ateliers maçonniques, j’y ai beaucoup appris de la tolérance à la fraternité mais je me suis rendu compte que les vertus maçonniques ne se révèlent qu’à condition d’avoir les aptitudes déjà encrées en soi.

Dans mon absolu certitude je restais persuadé qu’il existait une réelle fraternisation entre les êtres humains, dégagés des contingences de vices et coups tordus dont sait faire preuve l’individu dans son implacable quête à soumettre et dominer ses semblables, je ne suis pas sur de l’avoir trouvé ici, mais ceci est une autre histoire.

Ce que j’ai appris c’est que nous récoltons de notre époque le témoignage du passage d’une France de labeur et rurale d’un monde ouvrier et paysan à un Pays moderne et intellectuel de Professeurs et d’Instituteurs entraînant une société instruite mais d’un service public affaibli, un peuple qui fut finalement piégé par la mondialisation. Cette nouvelle société de marchés ou règne la corruption et ou  le capital fait la part belle aux boutiquiers et artisans de toutes sortes, amoureux du tiroir caisse, appauvrissant ainsi la nation dans son ensemble, l’intérêt privé primant sur l’esprit collectif qui hypothéquera sûrement à terme si l’on y prends pas garde l’avenir de l’être humain, par ces exemples, l’idéal de l’esprit maçonnique a essuyé certainement son plus cuisant échec.

 

De 81 à 93 à La Planche, je ne rentrerais pas complètement dans le souvenir qui appartient d’avantage aux enfants et le fait  de moins évoquer ces instants délicieux s’explique par leur suite raconté plus loin car professionnel comme familial cette époque qui fut formidable et belle se termina en un triste épilogue, une suite d’évènements qui changea le destin de chacun.   

Début 1993 des nouvelles alarmantes sur la santé de Louis le père de Ghislaine il oubliait de fermer le gaz, ne se faisait plus à manger, perdait ses clefs, avait quelques fois des discutions incohérentes. Ghislaine et moi même décidâmes de le faire venir à la maison de La Planche.

Nous convenions de lui trouver une maison de repos ou de retraite dans la région. Ce ne fut pas facile car il n’y avait pas beaucoup de place à cette époque néanmoins grâce à l’intervention du Docteur Stéphane Meyer je pus obtenir une place à Feytiat mais au mois de Septembre et des possibilités à Pierre-Buffière pour début 94.

 Il ne resta que trois semaine environ à la maison car dés qu’il fut alimenté correctement il repris rapidement « du poil de la bête » et demanda à rentrer chez lui le plus rapidement possible.

 

C’est à partir de ce moment la que je compris que Ghislaine changeait, le décès de sa mère Marcelle, la déchéance de son père l’avait entraîné vers une forme d’isolement, plus de discutions, plus d’invitation d’amis à la maison, aucune envie de détente ou plaisir en famille, plus de loisirs ensemble.

 La préparation des cours de gym et l’organisation de randonnées occupaient toutes ses journées, « les filles de la Gym » sortaient beaucoup, les divorces s’ajoutaient aux divorces.

Depuis quelques mois je sentais chez elle s’installer une sorte de mélancolie, de dépression et d’abandon quand elle était à la maison. Les reproches sur ma façon de vivre, il fallait que je stoppe ce qui restait de mes loisirs, la chasse et la maçonnerie.

Je sentais bien qu’il fallait changer quelque chose, déménager, bouger notre vie elle devait s’emmerder, mais dur dur de tout changer !.

Je trouvais qu’elle avait un comportement et des réflexions bizarres. Je n’estimais pas sincèrement être responsable de son abattement, apportant à ma famille un soutient matériel et sentimental sans faille malgré des pressions professionnelles de plus en plus difficile.

Elle s’entêtât à prouver que je pouvais être un des premier responsable de son mal être.

Au bout de quelques temps je fini par lui  demander pourquoi elle avait cette attitude, alors que je cherchais pour nous tous ce qui me semblait être le plus agréable, après quelques hésitations elle me donna une réponse qui me paraissait incohérente et difficile à comprendre. Peut être nous n’étions pas à la hauteur de son espérance, qu’Il n’y avait pas assez d’argent à la maison, pas assez de bonnes notes, pas assez d’attention pour elle car elle se sentait esseulée et incomprise. Une sorte de schizophrénie, un sentiment de persécution s’empara d’elle. Elle trouvera en la personne de Yves son ex ami de jeunesse un équilibre et un réconfort qui semble t’il l’aura rassuré un temps.

 

La suite ne fut hélas qu’une longue litanie de reproches et d’incompréhensions réciproques nous décidâmes de divorcer et de régler le partage de la communauté à l’amiable.

Elle souhaita partir s’installer en Belgique ce que je ne voulais pas car nous étions à quelques mois du Bac d’Erika et Ludovic était à la charnière d’un avenir incertain, elle partit donc s’installer en appartement à Limoges avec un petit boulot, ce qui me semblais plus raisonnable cherchant à lui proposer une collaboration matérielle pour cette nouvelle vie.

 

Nous nous engageâmes vers un règlement à l’amiable pour la maison ou Gislaine voulu donner sa part aux enfants ce qui ne fut pas possible de faire donation pour la moitié d’une maison et finalement le notaire proposa de faire la donation aux enfants avec une réserve d’usufruit pour moi seul puisque je restais à la maison avec l’obligation de continuer à payer impôts, crédits de 1300fr par mois et autres charges afférentes à la maison....

 

Depuis le 17/03/1994 je fus séparé d’avec Ghislaine, c’est une période ou chacun avait sa vie, obligation pour moi de continuer seul à La planche un apprentissage de célibataire. Jusqu’au jugement de divorce le 15 décembre 1994 avec Ghislaine et malgré les difficultés de coordonner la situation travail / famille due aux déplacements professionnels lointains et incessant je réussis à être toujours dans les bons résultats professionnels puisqu’en novembre de cette année je reçu une importante prime exceptionnelle de bonne marche. Alors que j’avais la responsabilité d’un secteur générant deux millions huit cent mille N.F.par mois et avec la mise en place d’études cliniques sérieuses dans les deux centre hospitalier universitaire de la région, Clermont Ferrand et Limoges. J’avais des obligations de progression d’une année sur l’autre de 10 à 25% suivant les produits que j’avais depuis huit années réussi à obtenir. Malgré cela je fus convoqué début 1995 par une nouvelle direction de jeunes loups venus du service exportation ayant « tout cassé » au Canada. Ceux-ci décidèrent en prenant la direction en France de se séparer des cadres les plus anciens et le 20 janvier1995 au lieu d’une promotion, je reçu un avis de licenciement que je contestais vivement pour obtenir gain de cause par jugement de tribunal de Prud’hommes courant 1996.

 

Devant cette cascade d’évènements familiaux et professionnels je me suis accroché au plus concret de mes sentiments. Les enfants au début trouvèrent un réconfort de type maternel chez Gisèle.

 

Erika la plus en difficulté sentimentale, me sembla t’il, allait de déménagement en déménagement. Ludovic en stage de pré emploi semblait sur les rails d’un poste dans une entreprise de travaux public EBIC propriété d’un « frangin ».

Alors que je ne retrouvais pas de travail et que Ghislaine avait décidé de partir à Bruxelles, je me suis trouvé dans l’obligation de louer La Planche et d’habiter un petit studio en plein centre de Limoges pour subsister et être au plus prés des préoccupations des enfants.

 

De 1996 à 1999 je louais la maison au commandant Bourgeois du service sécurité des pompiers de Limoges, l’entretient laissait à désirer mais c’est le conseil Général qui réglait le loyer (sécurité, sécurité).

 Les affaires sentimentales de Erika se faisant de plus en plus difficile et compliqué je lui proposais une association de résidence et je pris la décision de déménager dans un F4 du CPILL ou travaillait Philippe Bassiri. Cet appartement était situé rue de la Conque à Limoges.

Une cohabitation avec Erika en lui expliquant que je serais quelques fois absent, car je partais de temps en temps au Maroc, mais par là même présent moralement et matériellement, j’ai un super souvenir de cette période. Ludovic pris ma suite dans le petit studio de la rue de l’Escluse, puisque la maison était louée, il faisait l’admiration de tout le monde par son ingénuité à ranger ses affaires et me faisant penser à Philippe Noiret dans Alexandre le bienheureux et j’espérais beaucoup que ce fut le cas.

 

Séparé de Ghislaine depuis le 17 mars 1994 je fis la connaissance d’Halima et de sa famille Marocaine qui habitait à Ifrane au Maroc.

Mes enfants Ludovic et Erika ayant eu respectivement leur Bac technique pour Ludovic et Bac ouvrant les portes de la fac pour Erika chacun étant dans une vie « normale » de jeunesse plus stabilisée, leur mère  Ghislaine domicilié en Belgique et après mon licenciement chez Servier, je faisais quelques visites au Maroc et je m’associais de plus en plus à cette famille qui exploitait un restaurant Avenue de La Marche Verte à Ifrane.

 

D’ailleurs, un matin du 22 décembre 1995 alors que les enfants passaient les fêtes entre eux J’étais parti au Maroc à Ifrane. Il faisait un froid de gueux un espèce de brouillard mêlée de neige entretenait un halo blanc, on n’y voyait pas à 5 mètres car dans cet endroit du moyen Atlas ou par temps clair ont peut voir jusqu'à 200 Km à la ronde, un lieu magnifique parsemé de forets de cèdres et de lacs, souvent enneigé l’hiver, devient un admirable paradis l’été.

 Tu sais me disait Moustafa mon père est arrivé dans cette région juste 10 ans après les Français qui ont créé ce village Ifrane.

Vers 1920, il y avait une garnison de militaire français «  une compagnie de planeur » c’était installé à l’actuel emplacement du terrain d’aviation,  située sur un important plateau à 1400 mètres dominant une dépression vers l’ouest en direction d’Azrou, c’était en effet l’endroit rêvé pour faire du planeur.

Cette région était assez éloignée du Riff car les derniers «accrochages» se déroulèrent dans cette région et Pétain fut le vainqueur de cette guerre de colonisation du Maroc vers 1920.

Ifrane dans le moyen Atlas, était habitée seulement dans des grottes voisines par une poignée de Berbère favorable aux Français et surtout bien content de voir les hommes d’une autre civilisation améliorer leur ordinaire par l’échange dans ces difficiles conditions de vie l’hiver.

De plus les militaires se rendirent compte que le climat l’été était très clément par rapport à la fournaise des villes de garnison de Fès ou Méknes. Ils construisirent des maisons d’un style Alsacien que les arabes appelèrent « La famille Française ». http://www.marocantan.com/ifrane/index.html

 

 L’hiver me répétât alors Mustafa quand j’étais tout jeune, ont étaient là dans le creux de ce vallon à la périphérie de la ville en perpétuelle construction sous des abris de fortune fait de tôle ondulé et des sacs vides, la vie était rude. L’hiver nous avions très froid.

Son père venait de Moulay Idriss au nord de Mekhnès perché sur les premiers contreforts du Riff, une ville de petit pèlerinage pour les musulmans du Maroc. En dessous de cette ville s’étendent les ruines de Volubilis un peu plus bas les superbes propriétés fermières dont la plus importante appartenait aux parents de l’écrivain et ministre sous Pompidou,  Michel Jobert, (1921/2002) un humaniste homme politique éclairé et tolérant de l’époque. Il avait été le précepteur des enfants du roi Hassan II quand ceux-ci étaient venus faire leurs études en France.

Dans le riff la guerre avait appauvrit la population et le père Hilali avait  entendu dire que les français s’étaient installés et construisaient des maisons depuis 1920 dans le Moyen Atlas à Ifrane. Il y avait donc du travail car ce village était en pleine expansion.

Un superbe palace hôtel le « Bellima » était juste construit au milieu des cèdres pour accueillir les délégations et officiers supérieur qui séjournaient dans la région, il fut détruit pour des raisons de sécurité par Hassan II qui avait fait construire un Palais au moment de l’indépendance juste en face de celui-ci et peut être aussi parce qu’il représentait la présence de l’occupant Français qui les avait exilé autrefois avec son père Mohamed V à Madagascar.

 

Avant de venir à Ifrane le père Hilali était donc parti à La Mecque et avait mis huit mois pour faire son pèlerinage pour devenir El- Hadg en pleine période de la dernière guerre cela n’avait pas été facile, il avait échappé à la tuerie de 14/18 car il avait environ 16 ans en 14, bien sur les pèlerinages de cette époque n’avaient rien à voir avec ceux de maintenant. Le Grand père 20 ans plus tôt en 1898 avait mis plus d’une année complète , maintenant les agences de voyages  proposent des séjours d’une semaine, certains y vont tous les ans, ont arrête pas le progrès !!! .

Son père s’était donc installé Avenue de La Paix, prés du garage, à l’arrivée du car qui montait de Fès, une bassine d’huile bouillante dans laquelle il faisait les meilleurs beignets du moyen Atlas, puis des beignets celui-ci étendit son activité vers une sandwicherie à la Marocaine et enfin un petit restaurant…….

Malheureusement celui-ci décéda vers 1976 d’une crise cardiaque et laissa trois garçons et trois filles orphelins, Ahmid l’aîné lui succédât mais les affaires n’étaient pas très florissantes celui ci laissa la place à Mustafa le second.

Je sortais avec Halima elle était la petite dernière de la famille qui avait 31 ans à l’époque car née en 1964.

Quand je suis arrivé au Maroc je fis la connaissance de Mustafa frère aîné d’Halima celui-ci avait réagit en modernisant l’activité et je me suis donc retrouvé à cet endroit baptisé le restaurant de La Paix apportant à Mustafa une rigueur à l’occidentale qui lui permettra d’améliorer jusqu’à mon départ un établissement florissant dont la caisse était tenue par ma compagne de l’époque Halima.

 

Ces années 90 à 2000 furent pour moi des années de prise de conscience. Perdu dans la file de la vie ou les destins se suivent et se croisent. L’obsession de chacun étant d’essayer d’être le plus au centre possible de cette file et ne pas se perdre au confins de celle-ci, avec une immense tristesse de voir les plus proches disparaître les uns après les autres et enfin la certitude d’arriver soi même un jour devant ce vide et retrouver l’angoisse vécu par eux, tout ceci engendra chez moi une autre vision du rapport aux autres et mes cheveux devinrent blancs.

 

31/01/2001 Vente maison La Planche

Trois ans se sont écoulés et fin 1999 je n’avais plus de locataire. Je renouais avec les difficultés de faire face à l’entretien d’une maison.

Avant de relouer nous avions avec Sophie, que j’avais connu quelques temps avant, remis en état une maison qui était devenu méconnaissable des trous partout, les papiers déchirés, robinets cassés etc. .etc.….

Je m’inquiétais du sort des enfants partis voir leur mère en Belgique au moment de la fameuse tempête de Décembre 1999, les dégâts occasionnés par celle-ci m’ont causés beaucoup de soucis et je pensais à renoncer à l’usufruit total de la maison.

Je proposais donc aux enfants un partage en trois sur la vente de la maison, cela bien sur ne m’avantageait pas car à l’origine de la situation classique d’un divorce en partage égal pour les deux époux, je passais dans un partage à trois avec la charge d’avoir en plus assuré seul les dépenses d’impôts d’entretiens et de traites mensuelles pendant plus de six ans s’élevant à environ 119 000 FR presque 12 briques de l’époque assumé seul , de plus renoncer à l’usufruit de cette maison jusqu’à la fin de mes jours me fera perdre beaucoup de revenus immobiliers et fonciers, mais il me sembla quand même que ce fut une bonne chose car (Vingt et une briques chacun)  leur permettait d’avoir un premier apport s’ils désiraient acheter une maison, Ludovic fut réticent à accepter cette proposition  qu’il comprendra plus tard me semble t’il. Une façon de liquider le passé !!!

Cette séparation avait été vécu comme une insupportable trahison envers moi-même mais surtout envers les enfants car un couple a toujours dans sa vie l’occasion de changer son destin, j’en ai eu de nombreuses fois la possibilité mais les valeurs familiales pour moi étaient peut être plus fortes je ne l’ai pas fait, à chacun ses sentiments du moment.

 

Depuis le mois d’Août 1996 alors que de retour en France pour quelques jours, je fut invité par Gisèle et Hervé  pour préparer leur pavillon de vacances qui devait être loué à La Palmyre, je reçu un coup de téléphone de Philippe Bassiri qui me sachant de passage en limousin m’invita à dîner chez lui dans un appartement à Limoges prés de la place des Carmes.

Alors que j’étais à la piscine du domaine de La palmyre je reçu un avis de modification du lieu de la soirée chez une amie de Philippe et Marie JO une maison à la campagne à Eyjeaux car il faisait chaud, j’ai hésité pour téléphoner à Philippe pour annuler l’invitation mais le temps se dégrada et nous décidâmes Gisèle Hervé et moi-même de rentrer à Limoges, ainsi je puis me rendre avec un peu de retard à l’invitation à La Villatte à Eyjeaux ou je fis la connaissance de Sophie Portejoie.

Le destin tiens à peu de chose, repartir au Maroc n’était plus d’actualité immédiate et je cherchais à réinviter le plus souvent Sophie qui était prise par son travail d’assistante vétérinaire et quelques mois plus tard une liaison s’établie entre nous, elle devint de plus en plus solide et nous décidâmes de lier nos destins en demeurant ensemble à La Villatte pour nous marier fin Décembre 1999.

 

 

 

 

Suite à classer connaissance et la vie avec Sophie