Histoire et Maison d’habitation
Famille MEYRE jusqu’en 2011
Route de Cars à
Blaye devenue par modernisme le
34 Avenue Haussmann
Maison d’habitation ancienne propriété viticole avec ses Chais, en pierre de
taille et moellons. Une confortable demeure de la fin du X1X à Blaye.
Propriété de Etiennette et Georges MEYRE
acheté en 1938 en viager à Monsieur Massé et vendue en septembre 2011 pour une
modeste somme, par leurs petits enfants Jean, Didier et Aline.
Maison d’habitation
Rez de chaussée: Cuisine, Grand Séjour, Salon avec bel
escalier en pierre, Salle d’eau WC,
A l’étage : 4 Chambres, Salle de Bain,
Cheminées dans toutes les pièces.
Chauffage central
gaz de ville.
Sur environ 3000m2
de terrain clos et arborée avec puit et Maisonnette indépendante.
Grandes dépendances
(Greniers et Chais viticole)
.
http://ile.verte.gironde.free.fr
Situation
géographique de la ville de Blaye :
49 km au nord de
Bordeaux, sur la rive droite de la Gironde,
Région vallonnée,
pays du Vignoble Bordelais « Première cotes de Blaye ».
Une curiosité
touristique parmi d’autres, « La citadelle », site historique très
riche et apprécié par ses visiteurs, construite par Vauban elle domine le
fleuve et la ville
Une toute petite histoire.
Mes soirées ont été plus belles
que mes matins, n’ayant pas toujours su qui regarder ni quoi boire, sans me
soucier de la qualité et de la quantité des contenus ou des contenants, je n’ai
hélas pas toujours fréquentés les bonnes personnes, ce qui m’a sûrement empêché
d’apprécier pleinement les instants précieux. Dans toutes mes rencontres j’ai
toujours cherché à faire partager mon bonheur, j’ai toujours cherché à bien
connaître les autres et même si quelques fois je n’ai pas réussi à
entrer « leur bulle » pour se réjouir de la vie ce n’est pas
faute d’avoir essayé. Ecrire la saga d’une petite vie sans prétention de la
certitude des idées à l’incertitude des hommes ou inversement, en espérant que
narrer cette petite histoire familiale intéressera une partie de ceux qui auront
eu le courage d’aller jusqu’au bout et puis faire partager tout ceci me ravi
tout simplement.
Prévoyant la fin de la première guerre mondiale dés le
mois d’Avril 1945, Raymond, Robert Meyre demeurant alors route de Cars à Blaye
Gironde récemment marié le 2 décembre 1944 à 11 heures (heure officielle) en
l’Eglise Saint Romain de Blaye avec Marie Thérèse Poirier domicilié rue
principale à Chaix Vendée à coté de l’école, entrepris d’apporter sa pierre à
l’édifice de la reconstruction de la France.
C’est ainsi que Je suis
né le 23 janvier 1946 , mon père Robert de son prénom usuel mais Raymond
sur sa carte d’identité m’a déclaré à la mairie de Blaye « Jean, Claude,
Robert » né au Monteil à Blaye, route de Cars. Une grande demeure dont
tout l’arrière, au bord de la route servait de chais, une maison
caractéristique de style « Girondin ». Dés le 20 mai 1947 naissait
Didier mon frère, suivi par Aline ma sœur le 9 octobre 1948.
A cette époque
cette maison était située dans la campagne, en haut de la cote sur la droite en
sortant de Blaye, il n’y avait que deux maisons à gauche dont un moulin et à
droite deux petites maisons traditionnelles de l’époque et la dernière la plus
grande était la notre.
Ma mère, Marie Thérèse qu’on appelait Manite était née à
Chaix en Vendée le13/05/1923, pendant une dizaine d’année elle resta à Chaix ou
elle allait à l’école, elle passait d’ailleurs par-dessus le mur pour y aller
car la maison du Maréchal Ferrant son grand père Edmond Poirier était situé à
coté de la cour de récréation à la sortie du village direction Veluire. A ma naissance elle avait tellement crié qu’elle
en avait perdu la belle voix qu’elle avait héritée de son père Daniel,
Joseph, Edmond, Poirier né le 9 Novembre 1898 décédé en 1965 fils de Edmond Poirier (1864/1941) de Pissote
et de Valentine Audineau, du Langon décédé à Chaix le 15 Mai 1952.
En avance sur son
temps mon grand père Daniel, enfin installé professionnellement après les
péripéties de la guerre, au début des années cinquante était devenu Directeur
d’un dépôt d’essence Desmarais Frères à Béziers et sortait se promener le
week-end et à chacune de ses promenades il s’arrêtait le Dimanche vers 10
heures pour entrer dans l’Eglise qu’il trouvait sur sa route pour chanter la
messe alors que ma grand-mère Madeleine se cachait à l’entrée de celle-ci. Madeleine
était née au Langon le 21 juillet 1900, décédée en 1978, ils se sont mariés le Lundi 24 Avril 1922 à
10 heures du matin en l’église du Langon, c’était la fille de Marie Guillon décédé au Langon le
mercredi 13 Mars 1946 et de Benjamin Boucher père décédé au Langon le vendredi
19 Janvier 1951, elle avait deux frères, Benjamin père de
Marie-Françoise et Michèle et Louis père de Marie-Louise. Il y avait donc la
famille Poirier avec ma grand-mère, la famille Guillon femme de Benjamin,
ensuite la tante Louise Boulé femme de Louis, la famille Boulé famille plus
progressiste, plus attaché aux valeurs sociales ce qui était bien moins en vue
à cette époque, d’ailleurs au mariage de Louis il n’y avait ni le père ni la
mère Boucher (de petites histoires familiales, les idées sociales n’étaient pas
bien vus à cette époque, surtout en Vendée).
En 1954 mon père passa son permis de conduire
et achetât une Citroën C4, le plus grand voyage que nous eûmes fait fut celui
de Béziers. Cette année là en 56 Roger Hassenforder avait gagné l’étape du tour
de France Toulouse/ Montpellier et Roger Walkoviack de l’équipe
centre/nord/est, avait remporté le tour contre toute attente. Je me rappelle
dés notre arrivée à Béziers, les d’équipes étaient logés dans les hôtels autour
de la ville Etape. Nous sommes allé en ville le soir, pour voir si mon père
pouvait voir un meccano de l’équipe de l’ouest qu’il connaissait. C’était un
fervent supporter de cette équipe, le Tour de France se courait encore sous le
maillot des équipes régionales et devant la gare de Béziers, nous rencontrâmes
deux personnages dont j’appris ensuite que se fut Georges Briquet qui discutât
un long moment avec mon père pendant que le plus jeune semblait écouter avec
intérêt les propos échangés ce plus jeune était Robert Chapatte !!! Toute la journée nous avions essayé d’attraper le trajet
de la route du Tour de France et je soupçonne mon père d’avoir tenté d’arriver
avant eux ce qui n’a pu être le cas à cette époque nous n’avions pas de radio
dans la voiture.
J’aimais beaucoup aller chez mes grands-parents en
vacances, à Chaix. Le du Samedi matin au marché à La Rochelle qui éclairait ma
petite vie, puis à Béziers au bord du canal ou je suis retourné en 1957.
L’Avenue de Sauclières en face du stade de Rugby l’équipe qui à cette époque
n’avait pas encore fait les exploits que l’on a connus après. Mon grand père
Daniel était alors directeur du dépôt d’essence Desmarais Frères situé au bord
du canal du midi, les péniches de 150 à 200 tonnes arrivaient le carburant
était stocké dans des grandes cuves et l’essence repartait par camion en
livraison dans toute la région des Cévennes jusqu’au limite du Roussillon d’un
coté et le Gard de l’autre. Une région du Languedoc qui n’avait plus de secret
pour moi car j’accompagnais les chauffeurs dans leurs différentes livraisons
dans les stations service de la région, Saint Pons, Ballaruc (si mon père avait
su ça !!!)
Je suis allé à Béziers chez mes Grands-parents en
vacances, l’année 1957. J’avais observé que mon grand père était souvent la
coqueluche des villages qu’il traversait car en chantant dans les églises,
passage rituel du Dimanche matin, il se faisait beaucoup remarquer. Il avait
une très belle voix de Baryton et était tout de suite invité par le curé à
rejoindre le cœur de l’église pour l’office pour chanter. A la fin l’office
souvent convié par la communauté pour déjeuner le dimanche midi chez des gens
qu’il n’avait jamais ni vu ni connu quelques heures auparavant. Les dames le
trouvaient très beau. Ceci énervait passablement ma grand-mère, j’ai souvent
assisté à ce spectacle dans les églises visitées autour de Béziers. Il faut
dire que de Chanteur liturgique le Dimanche à Directeur du dépôt de carburant à
Béziers Azur/Olazur la semaine (à l’époque, premier dépôt de France, grâce aux
livraisons par péniches du canal du Midi car ses chauffeurs desservaient toutes
les stations d’essence de la région), il avait de quoi être célèbre dans ces
petits villages des Cévennes.
http://havrais-dire.over-blog.com/article-les-rois-du-petrole-43919246.html
La marque Azur
Olazur fleurissait partout en France. Le dépôt était situé dans un endroit un peu
en retrait de la ville de Béziers mais à la débauche comme à l’embauche des
centaines d’employés de l’usine d’avion Fougat-Magister
passaient devant et c’était un vrai grand spectacle que de voir tous ces gens
aller et venir travailler le matin midi et soir, une époque ou les super
patrons de ce pays se faisait un point d’honneur à donner du travail à leurs
compatriotes pour qu’ils puissent vivre décemment.
Tous les week-end nous allions nous promener soit à la
montagne dans les Cévennes, soit au bord de la mer à Valras
ou Agde. Je me souviens du passage à Béziers de son copain le commandant
Georges avec sa Sudbacker décapotable et sa belle
nana car il était veuf. Ils étaient cousins plus ou moins éloignés en tout cas
ils avaient en commun l’amour des belles femmes et cela effrayait un peu ma
grand-mère quand il partait avec lui. Les sorties du Dimanche s’effectuaient
immanquablement à la plage et je remarquais qu’il regardait beaucoup les belles
dames sur la plage du cap d’Agde.
Nous déjeunions le midi au restaurant. Il était situé
juste en face de cette plage (La Plagette) et je me
souviens de ces repas interminables. Je demandais à ma grand mère
l’autorisation d’aller jouer sur ces blocs de rocher apporté par l’homme pour
faire cette jetée qui se construisait à l’époque jusqu’au petit fort Brescou. Le Fort dominait ces deux plages une grande à
droite à l’entrée d’un petit étang où il y a maintenant une marina et à gauche
la plus petite qui s’appelle maintenant « la plagette ».
Georges faisait parti de cette génération d’hommes qui
avaient traversé les guerres de 14/18 celle de 1940 puis l’Indochine, comme on
lit un livre, trop vieux pour avoir suivit l’histoire en Algérie, ils sont
revenu de Saigon le cœur déchiré d’être parti d’Indochine ce pays il en parlait tout le temps, retraité
de l’armée il avait du temps de libre et ne se privait pas de voyager pour
retrouver ces copains.
Fin Août 1957 c’était les attentats du F.L.N. Ils
débutaient en France et visaient les dépôts de carburant celui de Béziers étant
très important la menace devenait de plus en plus sérieuse, mon grand père
ayant trouvé une cache avec des explosifs sous des tôles derrière le
dépôt à proximité des voies de la gare de triage, et alors que j’étais en vacances
chez lui, je rentrais un peu plus tôt que prévu et très déçu à Blaye début
Septembre 57.
Mon grand père était celui qui devait partir le plus tard
à la retraite par rapport à ses amis qui étaient resté dans l’armée, car après
la guerre il était revenu travailler dans « les pétroles » comme il
disait.
À l’époque en Vendée si l’on n’était pas propriétaire
terrien ou diplômé, la carrière se faisait souvent comme journalier agricole,
ouvrier, militaire, ou curé, mais les autodidactes opportunistes étaient ceux
qui faisaient finalement les plus belles carrières professionnelles.
Le hasard à la fin de la guerre de 39/45 l’avait emmené à
la Direction de ce dépôt d’essence, il faut dire qu’il n’avait pas été gâté par
le destin.
Ancien combattant, il fit parti des derniers mobilisés de
la guerre de 14/18 affecté au secteur du chemin des Dames il eu la chance de
revenir indemne contrairement à la majorité de son régiment.
Il a été le Gérant fondateur de l’hôtel « Le Masjestic » prés du Casino à La Rochelle une affaire
qu’il avait créé vers 1933, ma grand-mère Madeleine tenait une petite épicerie
au coin de l’avenue Jean Guiton, ils ont habité successivement « La
ville en bois » à coté du port puis « Saint Maurice » face à
l’entrée du parc Fromentel actuellement.
En 1933 il y eu la
naissance de deux jumeaux à La Rochelle, Michel et Yvon petits frères de ma mère qui donnèrent
bien du mal à ma grand-mère Madeleine surtout Yvon le plus turbulent. Victime
de la crise en 36 et devant la perspective d’une famille agrandit alors qu’il
paraissait s’en détacher car il avait demandé à ma mère plusieurs fois de
partir avec lui, il trouva un poste de salarié à La Pallice
chez Desmarais frères partenaires des Delmas pour le
transport de carburant par navire, puis les différents stages après la guerre dans cette entreprise l’emmènerons
en remplacement dans les dépôts de Cahors, Perpignan etc..ou il donnera à ma mère le virus des voyages, qu’elle
eu bien du mal à contenir car mon père était plutôt du genre casanier, ma
grand-mère restant le plus souvent avec ses parents à Chaix.
Pour en revenir à Desmarais frères .R. Cayrol était le
directeur Général de Desmarais Frères, un homme rigoureux, droit, et patriote ancien
de la marine, protestant. Alors que les nazis vainqueurs commençaient à envahir
la France celui-ci fut anéanti.
R.
Cayrol n'était plus le même homme, m'a affirmé M. Stéphane Desmarais. Sa
vivacité d'avant-guerre avait fait place à un désespoir lancinant qu'il cachait
mal : j'ai vu parfois des larmes noyer son regard clair. http://www.annales.org/archives/x/cayrol.html
C'est qu'après quelques semaines passées à
Blaye Gironde, où il nous avait fallu replier nos services…..).Note sur Robert
Cayrol, directeur de Desmarais frères en 1939.
Mon grand père Daniel avait, après la défaite de
Dunkerque du début de la guerre, emmené son patron Stéphane DESMARAIS au Havre
pour partir à l’étranger car les Allemands recherchaient d’abord les patrons
d’entreprises stratégiques.
Les services de Desmarais frères se replièrent à Blaye
derrière la ligne de démarcation et mes grands parents habitèrent Place de la Halle à Blaye et c’est la
que vraisemblablement ma mère à connu mon père.
A La rochelle,
pendant ce temps, les opposants aux nazis furent vite éliminés, Monsieur Delmas et beaucoup d’autres furent pris et déportés.
Monsieur Delmas décéda en déportation.
Le grand père Daniel était un
résistant de la première heure, cette période troublée fit la gloire et la
fortune de quelques professionnels de la vie politique jusqu’à nos jours.
Quand les nazis envahirent toute la France l’entreprise
stratégique des pétroles AZUR OLAZUR ou il était employé fut réquisitionné par
les Allemands, mon grand père Daniel partit à Aspres sur Buech, avec une
couverture de gérant de l’hôtel Malaterre à Aspres ou il fut chargé
d’opérations clandestines logistiques vitales et fournir en carburant caché sous des champs de
pommes de terre le maquis du Vercors (40/45).
Leur directeur R. Cayrol organisa le destin des jeunes
collaborateurs de l’entreprise en leur procurant du travail notamment dans une
distillerie qu’il avait crée à Bourges ce qui évita à beaucoup des plus jeunes
à partir au S.T.O.
Mon grand père à 41 ans, parti dans le Vercors, ma grand
mère Madeleine pris ses dispositions pour mettre à l’abri dans la maison
familiale de Chaix ses enfants, Marie Thérèse ma Mère, Michel et Yvon.
En 1944 devenu lieutenant chez
les F.F.I, à la libération, avec son régiment, il libéra la ville de Gap et
défila à la tête de celui-ci, il fera parti des 200 compagnons de la Libération
du Général DE GAULLE. (Voir les dossiers conservés)
Après la guerre il reprit son service comme cadre de
Dépôts d’essence Azur/Olazur de l’Entreprise de distribution de carburants en
gros de Monsieur Stéphane Desmarais, détaché comme chef de Dépôts d’essence à
Marseille en 46 puis à Béziers ou il fit venir sa Femme Madeleine.
Il ne céda jamais à la tentation de la politique parce
que malheureusement à la fin de la guerre de nombreux résistants de la dernière
heure se joignirent à eux, sentant le vent tourner une cohorte de gens peu
recommandables, « anciens truands et maquereaux de Corse et d’ailleurs » vinrent
grossir les rangs de la résistance.
La cause se servira d’eux pour
accomplir les basses besognes d’un mouvement qui cherchera à favoriser
l’avènement du destin « Gaulliste ».
Dans cette organisation politique en voie de structure
les parias de l’époque deviendront les cadres influents au détriment des hommes
de l’idéologie Gaulliste.
Il finit sa
carrière à Béziers comme Directeur du Dépôt de Sauclières, alors que Monsieur
Cayrol décéda au mois d’Avril 1959, mon grand père partira à la retraite
l’année suivante en 1960, pour se retirer à Chaix en Vendée, juste retour des
choses car les guerres ne l’avait pas épargné. Il décéda à Chaix en Mars1965
alors que j’effectuais mon service militaire dans le Génie de l’air à Compiègne
ou j’étais détaché pour un stage du « Laboratoires des Sols ».
Lorsque Henri Desmarais s'associe, en 1860,
avec M. Leveaux, le propriétaire parisien d'un
entrepôt d'huiles alimentaires et d'un atelier de raffinage des huiles de colza
pour l'éclairage, il n'imagine pas une seule seconde que c'est la première
pierre d'un gigantesque édifice qu'il pose. La société Desmarais Frères qu'il
fonde l'année suivante en intégrant son frère Charles à l'affaire va, en effet,
devenir l'un des géants du raffinage puis de la distribution du pétrole. On lui
doit la création d'Automobiline, une « essence
homogène pour automobiles, voiturettes et tricycles » vendue en bidons de
cinq litres dès 1886. Celle de l'Oriflamme, un pétrole de luxe « extra-blanc » pour l'éclairage, lancé la même année.
Celle des savons Notre-Dame-de-l'Océan fabriqués au
Havre, de nombreuses huiles comestibles à base d'arachides, de colza... C'est
en son sein que Georges Lesieur fera l'essentiel de sa carrière, devenant l'un
de ses co-dirigeants avant de se fâcher avec les descendants des fondateurs. Et
de créer sa propre société,
à l’age de 60 ans.
Avec l'arrivée des pompes à essence, la distribution du précieux carburant
quitte les épiceries et le conditionnement en bidons pour se voir distribué par
des pompes qui fleurissent à travers tout le pays entre 1921 et 1925. C'est
l'Economique, une société qui représente la Standard Oil
en France, qui crée le mouvement en 1921. Desmarais Frères va lui emboîter le
pas l'année suivante, avec des pompes aux couleurs de l'Automobiline,
généralement des bijaugeurs Satam
G1. Mais rien n'est simple dans un pays qui, depuis la Première Guerre
mondiale, a vu les Américains prendre une grande part du marché du raffinage et
de la distribution de l'essence, mais également de la plupart des produits
dérivés du pétrole. Des lois protectionnistes et la création d'une autorité
nationale vont alors tenter de protéger les intérêts franco-français. Un
carburant national est même créé (50 % alcool, 50 % essence), mais il a du mal
à s'imposer car les réglages de carburation sont trop éloignés de ceux qui
permettent aux automobiles de fonctionner au carburant moins riche.
Le supercarburant créé à la fin des années vingt, d'abord par Esso, puis par
Desmarais Frères sous le nom Déesse (couleur bleu) a plus de chance. Il
s'impose même comme une référence surtout chez Desmarais qui l'a finalement
rebaptisé en catastrophe Azur et a tiré les leçons du carburant national. Lui
aussi utilise de l'alcool mais associé à du benzol et à de l'essence (dans une
proportion d'1/3 de chacun des composants). Ce qui permet quasiment de faire
rouler toutes les autos du parc sans réglages compliqués (on suggère cependant
de diminuer le diamètre des gicleurs et d'augmenter légèrement l'avance)...
C'est le début d'une fabuleuse histoire qui se terminera malheureusement en eau
de boudin, lorsque après la crise de Suez, on interdira les mélanges ternaires
et donc la présence d'alcool dans l'essence. Pour favoriser un rapprochement
avec Total, une structure de distribution issue de la Compagnie Française des
Pétroles et qui est l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics qui ont
favorisé son émergence...
Du coté de mon père à BLAYE la propriété du Monteil appartenait à mon
grand père Georges qui l’avait acheté en viager à Monsieur Massé vers 1938
quand ils sont revenus de l’île Verte, ils étaient alors locataire dans la rue
Jean Jacques Rousseau à Blaye ou ils ne restèrent pas très longtemps.
Pour en revenir à cette propriété à Blaye « le
Monteil » elle avait une surface de un peu plus d’un hectare et elle
faisait à la porte de la ville Blaye un très bon petit vin qui arrondissait les
fins de mois de la famille car nous habitions mes parents et grands parents
ensemble. Sur le corps principal du bâtiment il y avait trois chambres en haut
et en bas des cloisons avaient été rajoutées pour faire une salle à manger, un
petit bureau, une chambre, la cuisine était attenante car une structure carré avait été rajouté un
peu après la construction de cette maison lui donnant un charme particulier
Autrefois tout le bas de la maison à cette période ne formait
qu’une seule pièce et l’on imagine aisément la beauté de cette salle avec cet
escalier en pierre blanche qui montait à l’étage. Un bon nombre de Blayais
s’étaient marié ou plutôt avaient fait la noce dans cette maison car elle avait
été autrefois l’annexe pour les mariages d’un café très renommé à Blaye, le Café de la
Gironde et de la Paix. J’ai pu conserver comme souvenir deux cendriers
originaux avec un chien en effigie.
Ce café était situé sur le port, maintenant il y a une
banque le C.I.C qui a succédé à la banque C.C.F. ou travaillait mon père mais à
l’époque elle était située au bout de la rue face à la Gironde. Le paternel
occupait le bureau du premier étage, la fenêtre à gauche en regardant
l’immeuble qui fait le coin.
« La
Gironde » c’était le siège du Stade Blayais football club ou mon père
jouait avec ses amis, dont Monsieur Bergeon devenu Avocat, ils étaient la
défense de fer du Stade et comme il était employé de Banque vers la fin de sa
« carrière footballistique », il avait de suite été nommé et élu
trésorier du club.
Au café, tous les dimanches soir l’hiver il y avait un
Loto, nous y allions en famille. Les gibiers étaient présentés, pendus à la
devanture. Il y avait toujours une grande affluence, les conversations sur le
match de foot allaient bon train. C’était une période de loisirs simples. Du Foot ou d’autres à l’Eglise tout le monde
se côtoyait au café de la Gironde. Plus tard la modernisation de la société
entraînera celle-ci vers d’avantage d’individualisme et à la méfiance réciproque,
cette nouvelle société qui se profilait avec la république de 1958 fera la
fortune des Banques à Blaye comme ailleurs, car chaque Café chaque Bar chaque
commerce vendus allait laisser la place à des succursales bancaires ou
compagnies d’assurance.
Depuis 40 ans, ce nouveau modèle stigmatisant les uns par
rapport aux autres, institutionnalisera plus tard cet individualisme mondialisé
qui engendre actuellement les inégalités plus grandes encore instaurant cette
société de défiance qui attise toutes les jalousies au risque de briser
définitivement la cohésion nationale, mais c’est peut être le but de quelques
uns ?
Mon père Robert était né le 8/05/1921 sur l’île Verte, sa
mère Etiennette, ma grand-mère faisait office de gouvernante sur cette île où vivait toute sa
famille. Il y avait à cet endroit une quarantaine de familles d’employés
agricole, il y avait même une école.
Les enfants du
frère de ma grand-mère Kléber Espes naquirent aussi sur l’île verte. http://ile.verte.gironde.free.fr
Voici l’histoire de cette famille dont les descendants
peuplèrent autour de 1919 jusqu’en 1937 environ l’île Verte.
En 1850 naissait
mademoiselle Borne Anastasie qui se maria avec Monsieur Marcel Bessou
originaire de Bourg sur Gironde ils eurent deux filles Chérie Bessou et
Mirlanda Bessou, celle que l’on appelait la tante Chérie Bessou eu trois maris,
mais celui qui reconnu les quatre enfants fut un homme du nom de Espes, elle
avait deux filles et deux garçons, les filles Etiennette et Paulette et les
garçons Kléber et Pierrot. Pierrot décédât très jeune.
La seconde Sœur
Mirlanda Bessou éleva toute la fratrie de sa sœur Chérie, elle était la mère
d’Inès qui se maria avec Georges Arnaud et donna naissance à la branche des
Arnaud qui partirent à Pauillac.
Ma grand-mère Etiennette est née le 25/10/1896, du nom de
jeune fille Espes elle se maria avec Georges Meyre ce qui donna naissance à la
branche des Meyre, tandis que le demi frère d’Etiennette, Kléber fut le
géniteur de la famille Espes et Paulette celles des Jeantet de Gauriac.
Monsieur Fouret était
administrateur de l’île Verte, Monsieur Siré fondé de
pouvoir des Editions HACHETTE
propriétaire foncier de l’île. L’administrateur s’était lié d’amitié
avec ma grand-mère qu’il considérait comme la soeur de sa fille Madeleine.
Celle-ci c’était mariée avec Robert Moross qui, à son
grand désespoir, partirent habiter prés de La Réole . Dés 1920 il l’a
nomma gouvernante de l’île reportant ainsi sur elle tout ce qu’il aurait
souhaité pour sa fille parti épouser un Lot et Garonnais. C’est ainsi que toute
cette famille Espes et Meyre fut employé pour y travailler et y habiter, ils
firent partie de la grande époque d’activité viticole de l’île avec un admirable
vin du millésime 1929.
De ma connaissance il y a eu jusqu'à cent cinquante
personnes environ sur cette île.
Papé Georges viticulteur venait de Soussans dans le Médoc
ou il était né le 21 Mars 1896, il était le fils de Joseph Meyre et de Marie
Guillon domicilié à Plassac Ile verte. Ces gens, cheville ouvrière et
spécialiste dans leurs domaines respectifs, étaient les véritables maîtres de
l’île Verte et la Gironde leur berceau.
Les écrivains et grands reporters comme Pierre MacOrlan
l’auteur de « Quai des brumes » ou bien Pierre Benoît, ainsi que l’aviateur
Michel Destroyat et bien d’autres personnages en vue de l’époque venaient se
reposer aux frais des éditions Hachette pour se ressourcer dans cet endroit de
rêve de calme et de tranquillité invité par les maîtres du lieu, leader de la
presse Française.
Un petit souvenir dans
la grande histoire des Messageries Hachette.
Cette société était propriétaire d'une Ile de
la Gironde, l'île Verte vers 1920 les administrateurs de l'époque s’appelaient Messieurs Ciré et Fouret.
Le Régisseur responsable de l'exploitation Agricole Monsieur Simon
Sur
cette île vivait entre 100 et 200 personnes dont une gouvernante et des
métayers, il y avait une école, car plusieurs enfants sont nés sur l’île. Il
s'y faisait un excellent vin rouge mais surtout du vin blanc doux sucré, qui
était très apprécié par les visiteurs de l'époque, l'Aviateur Michel Destroyat,
l'écrivain Pierre Benoît qui à d'ailleurs écrit un livre "L'île
Verte" et bien d'autres personnalités, Journalistes, Reporters, ayant un
lien avec "les Librairies Hachette".
Ils venaient se ressourcer dans
cette merveilleuse nature et dans leur part de rêve et d’imagination, ils y voyaient passer les navires du monde
entier.
Ces hommes avaient en commun la grande aventure,
une vie trépidante de ce que l’on appelait pas encore les « Grands Reporters » devenus
écrivains de renom et « as des as » de l’aviation pour Michel Destroyat. Ils étaient tous très
choyés par les Editions Hachette et la gouvernante ainsi que sa famille
veillaient particulièrement à leur confort durant les différents séjours, il y avait souvent de très grandes
tablées d’invités.
L’envie
de mieux vivre après la grande boucherie de 14/18, les réformes sociales de
1929 entretenait un esprit de liberté, s’affranchir des douleurs du passé,
instruire et informer pour traquer l’ignorance, était la motivation première de
tous ces gens.(extraits d’histoires des îles de la Gironde)
Etiennette était né à Bayon le 25/10/1896 dans la petite
maison qui domine la Gironde rive droite à coté du Château Eyquem
des Cotes de Bourg, et Georges le
21/03/1896 rive gauche à Parempuyire à coté de Soussans. Les Meyre étaient
originaires du Médoc. Il effectua son devoir du 12 Avril 1916 au 25
septembre1919 il a effectué un stage au centre de bombardier à Pontorson du 1 au 9 juillet 1916
mention « très apte » puis au centre d’instruction des chefs de
sections au camp de Coequidan du 2 au 16 01 1917. Incorporé dans les dragons
avec son cheval « Beau pertuis ». Il revint miraculeusement
indemne de cette guerre, laissant un bout de son oreille à un rat, disait il en
plaisantant car dans cette guerre avec les hivers rigoureux du plateau de
Craonne, les engelures n’avaient pas épargné les « Poilus ».
Donc le papé Georges comme on l’appelait était un ancien
de l’île Verte, il était devenu le facteur des îles et avait été choisi car il
connaissait bien la Gironde qui n’était pas une rivière facile. Il pilotait
« Mutine » un des plus petits bateaux de la Gironde fabriqué par un
spécialiste des » yoles » à Marmisson au
bord de la gironde tout à fait au bout de la route avant de remonter la cote
pour arriver à Bayon, avec un moteur de 2ch il fallait beaucoup d’expérience
pour remonter le courant mais il m’avait appris la façon de se placer sur la
rivière en marée montante comme en marée descendante pour arriver à
« refouler » comme il disait.
Il jardinait et entretenait la vigne à la pioche puis un
peu plus tard avec un cheval (Poulot). Nous avions douze treize ans à l’époque
de ce cheval nous l’aimions beaucoup, nous allions souvent le voir dans son box
à coté de la remise. Ma grand mère Etiennette était une petite bonne femme
pleine de vie, elle abattait un boulot incroyable elle ne laissait pas sa part
de travail à la vigne mais quand elle recevait ses cousins Arnaud de Pauillac,
c’était formidable, à la cuisine en « deux trois coup de cuillères à
pot » tout était fait.
J’ai des souvenirs d’odeurs de poulets rôtis au fenouil d’Agneaux
rôti de Chevreau à l’ail vert de blanquettes de veaux et de gâteaux, et puis
les mêmes souvenirs d’odeur de cuisine quand nous allions chez eux à Pauillac
tous les ans à Pâques par la vedette Passager Blaye - Pauillac.
Ces cousins de Pauillac ! Cousine Inès de son vrai
prénom Agnès et la Mamie Etiennette avait été élevé ensemble à Bayon par la
mère d’ Inès Mirlanda, c’était comme deux sœurs, lorsque Inès s’est marié avec
Georges Arnaud qui exploitait avec ses parents une propriété viticole à Caruel
prés de Saint Seurin de Bourg. Ils sont partis habiter à Pauillac, Georges fut
employé à L’usine «Jupiter» devenu plus tard les établissements
« Schell » aujourd’hui disparus. Ils eurent deux enfants, Claude (le
parrain d’Erika) et Claudette (ma marraine) ils avaient une douzaines d’années
de plus que nous et à cause de la différence d’age ils ne faisaient pas parti
de nos complices de jeux. J’ai le souvenir de grands enfants très raisonnable
qui servaient d’exemple et Mamie qui avait de l’adoration pour tous ses petits
avait une tendresse particulière pour eux.
Ma mère Manite avait débarqué dans cette famille qui ne
ressemblait pas du tout à la sienne, elle avait beaucoup voyagé pour l’époque
car son père avait fait des remplacements comme responsable de Dépôts d’essence
chez Desmarets Frères l’ancêtre de TOTAL. Mon père lui n’avait pas beaucoup
voyagé, à part la Norvège ou il avait été déporté par les Nazis pendant la
guerre pour le S.T.O., les déplacements se bornaient à ceux de l’équipe de foot
de Blaye c'est-à-dire Saint Christoly, Saint Ciers sur Gironde, Bourg sur gironde Etauliers…
Donc neuf mois après la fin de la guerre je naissais et
dans la chambre voisine de l’hôpital naissait également Robert Baron fils d’un
peintre de la rue de L’hôpital qui allait faire parti de mes copains de Blaye,
copains sportif au fils de Roland car contrairement à son père qui était un bon
vivant Robert à traîné toute sa vie une espèce de mélancolie qui faisait fuir
les filles et les adeptes de la bonne rigolade.
Aussi loin que je puisse me souvenir c’est une
l’impression désagréable de débarquer dans un univers de froidure. Un froid
d’abord entre mes cuisses quand j’avais pissé dans mes langes un espèce d’amas
de toile qui arquait les jambes et maintenait ce linge bien imbibé de liquide
ceci malgré la surveillance constante de la Mamie et Maman. Un froid dans cette
maison très agréable l’été mais l’hiver dépourvue de confort comme toutes les
maisons de cette époque, sans eau courante du 110 volts pour l’électricité avec
de nombreuses coupures. Les nombreuses lampes à huile en dépannage
entretenaient une atmosphère d’un ancien temps qui avait de la peine à
disparaître.
Le 20 mai 1947, Didier est arrivé j’ai le souvenir de
m’être penché sur un berceau mais plus sûrement sur celui d’Aline et me
demander ce que cela pouvait être, à partir de ce moment la, j’ai toujours
trouvé formidable d’avoir un frère et une soeur. Quel bonheur d’avoir à
domicile des compagnons de jeux, complices contre le courroux des parents, et
plus tard une aide précieuse pour retrouver les souvenirs d’enfance. J’ai
beaucoup regretté le départ de Didier en pension, l’internat au lycée technique
de Pons n’a pas été un bon souvenir pour lui.
Le 9 octobre 1948 quand Aline est arrivé ; J’ai été
heureux d’avoir une petite sœur et la première chose que j’ai pensé c’est à
quoi peu bien jouer une petite sœur. Je m’en suis aperçu très très vite ;
Il fallait toujours la laisser gagner dans tout ce que l’on faisait, petite,
elle répétait toujours si on ne la laissait pas tranquille « t’est plus
mon compain la ! » finalement elle était notre reine à nous et mon
devoir était de la protéger contre les poules, les oies, les chiens qui la
bousculait.
Enfin la vie s’écoulait paisiblement la Mamie et la Maman
se supportait difficilement, nous habitions la même maison qui était grande
mais la présence d’une belle mère devenait de moins en moins habituelle dans
les couples après la guerre de 39/ 40.
Cette cohabitation était difficile pour Mannite car elle
était habitué à beaucoup plus de liberté dans sa jeunesse, par la façon de
vivre de sa famille plus individualiste et surtout plus moderne.
Le Papé souvent sur la Gironde avec son courrier et dans
la vigne avait un caractère en or, il avait beaucoup souffert durant la guerre
de quatorze dix huit et quand pour la énième fois il racontait sa guerre ce qui
nous nous ravissait, nous les petits. Les adultes le sommaient d’arrêter ses
histoires. « Quand j’étais sur le
plateau de Craonne avec mon cheval Beauperthuy. Lorsque j’ai vu arriver un
groupe de Boches habillés kakis, j’ai eu tellement peur et mon cheval aussi.
Nous nous sommes trouvé au triple galop. Une balle à sifflé au dessus de mon
paletot, ces Allemands de la crête du casque aux guêtres ils étaient comme de
la suie on ne les voyaient ;; Nous nous
étions habillé de rouge et d’or en pleine nuit nous étions comme des
vers luisants» disait il.
C’était un conteur formidable sans le savoir car il
roulait les R et s’arrangeait pour faire régner un suspens insoutenable mais
qui hélas perdait tout son attrait dés qu’il racontait plusieurs fois la même
histoire et malgré les variantes dues à la mémoire, il était vite
confronté à la réalité de l’histoire, les adultes se faisant un plaisir de lui
rappeler qu’il ne fallait pas radoter et ne pas s’écarter de la véritable
histoire dont ils étaient eux les dépositaires. C’était un brave homme.
« Dis Papé t’en a tué toi des Allemands » avec
son visage de brave homme il baissait les yeux en secouant négativement sa tête
et de sa bouche pincé relevant sa lèvre inférieure on entendait un
imperceptible « non».
La chaleur et l’amour porté aux enfants dans cette
famille ont largement compensé cette impression laissée par la rudesse de
l’époque. Cette maison était immense pour un enfant qui apprenait à marcher, la
présence de chiens et de chats augmentait le désir de découverte et en trompant
la vigilance des adultes, c’était un véritable plaisir de se mélanger aux
poules, canards et autres animaux, quand Mamie donnait à manger aux lapins ou
aux cochons quel spectacle !
Vers 1949 ou 50 je suis rentré à la maternelle à
« Jeanne d’Arc sur la route de La Cave on y rentrait par une porte en en
fer de couleur gris clair, la porte principale était réservé aux jeunes filles
beaucoup plus grandes que moi. Peu de souvenir le premier la cour avec son mur
au fond qui donnait sur la route qui menait à la maison ou allait se construire
quelques années plus tard deux lotissements face à face, un pour les américains
de la base de Bussac, la cité Patton, l’autre la
première cité d’après guerre pour loger les premières familles du Baby-boom.
Le deuxième souvenir plus cuisant, de mes premiers essais
d’acteur, les bonnes soeurs avaient demandé aux élèves de faire un spectacle de
fin d’année, Didier était avec moi, affublés de gants blancs nous devions
agiter nos mains en chantant « ainsi font font font les petites marionnettes etc. etc. » répété X
fois. Je me suis trouvé tellement ridicule que les pleurs sont montés très vite
et Didier comme moi-même nous nous sommes trouvé bloqué face au public en
pleurant à chaudes larmes, alors qu’il fallait tourner sur nous même. Je vous
laisse imaginer la déception de la famille car le public était composé de tous
les parents.
Enfin nous nous avions une excuse car les grands parents
issus de l’île Verte ne pouvaient avoir que des petits enfants un petit peu
sauvages. Facile !
Ensuite les petites classes avant la sixième se passèrent
à l’annexe de l’école Saint Romain, il n’était pas très prudent à Jeanne D’Arc
de laisser les garçons et les filles ensembles après la maternelle!!!
1951 1954 de la 9me jusqu'au cours complémentaire. Cette
annexe de Saint Romain fait parti d’un des meilleurs souvenirs d’enfance, c’est
là que j’ai connu tous mes copains de jeunesse, les Baron, Picotin, Labarbe, Contant, Rebilloux, Roux
et beaucoup d’autres mais ceux là je les revoie de temps en temps car nous ne
nous sommes pas perdu de vue. (Voir copains d’avants) Didier me suivait à une
classe prés et dans la cour de récréation nous retrouvions souvent.
C’était l’époque du bon lait de Monsieur Mendès-France.
Les deux premières classes furent celles de Mlle ADER et Mlle SIRAN. Nous
allions mon frère et moi à l’école en passant soit par
la route du vieux château d’eau en vélo ou à pied soit par l’autre coté en
prenant le petit chemin entre les vignes face à la maison.
Sur cette route au début il y avait deux grands murs,
nous passions devant la vieille école publique puis devant la maternelle publique
pour arriver devant l’entrée de notre école privée à gauche et à mi hauteur en
descendant la rue de l’Eglise.
Ensuite à partir
de la sixième nous traverserons la rue car les autres classes étaient
situées derrière l’église. Monsieur Pierre, Frère Gabriel, Frère Vincent, des
Frères Basques qui nous ont aussi appris la « Pelote Basque » à main
nu contre le mur du préau de la cour de récréation, de véritables tournois
s’engageaient à chaque récré et si la partie n’était pas fini nous reprenions
le score à la pause suivante.
Monsieur Normand
faisait les classes de la troisième à la terminale il avait également fait la
classe à mon père Robert, cet homme avait développé des talents artistiques
insoupçonnés chez nous dans l’art du dessin et de la peinture, talent plus
développé chez mon père grâce à ses qualité d’homme travailleur et sérieux.
Le fils de Monsieur Normand, Jean Louis deviendra Grand
reporter à FR3 c’était un enfant « casse coup » il aimait les coups
durs, certainement en réaction à son père qui était un homme qui enseignait
« à l’ancienne », son fils à souvent été un exemple pour les petits
durs que nous étions.
Il y avait dans
cette région une envie forcenée de conquête de liberté, peut être à cause de la
guerre de 39/45 qui était toujours dans les esprits avec son cortège de lâcheté
et de bravoure, un esprit de recherche d’émancipation et d’indépendance que je
n’ai jamais retrouvé ailleurs.
Jean Louis Normand faisait parti de nos aînés de deux ou
trois ans de plus que nous et comme eux par leur exemple étions éperdument à la
recherche d’exploits de toutes sortes, celui-ci était donc parti au Katanga et
avait ramené des images du Biafra qui ont fait sa situation de journaliste
indépendant témoin de tous les drames du Congo en Afrique aux autres conflits
de cette époque. Il apportera d’ailleurs à d’autres Blayais l’envie de se
distinguer dans ce domaine comme Dominique Pipat
grand reporter dans le domaine du nautisme.
Je suis fier de dire que Dominique plus jeune que moi
aimait beaucoup la voile et que mon père Robert qui faisait office d’initiateur
dans le domaine d’Éole à « Blaye Nautique » nous disait toujours
quand il revenait d’une sortie avec la «Jeanne» un bateau école du club
avec un nez plat et qui formait un triangle sur l’avant, « ce petit Pipat il a un sacré sens de la voile il barre ce bateau
comme un vrai loup de mer ».
La mère de
Dominique, Nenette était très amies avec ma mère
elles habitaient avant et pendant la guerre Place de la Halle à Blaye période
ou Daniel le père de Manite travaillait chez Desmarets frères qui s’était
replié à Blaye au début de la guerre cours Bacalan.
Nous étions proche car Miguel le frère de Dominique et son cousin Bernard Maurier faisait parti de mes copains d’enfance. Nous avions
le même age et nous faisions souvent des affaires ensemble surtout quand on
allait gratter dans les poubelles du lotissement des Américains, c’est
incroyable ce que l’on pouvait trouver d’intéressant, ces yanquis étaient déjà
rentré plus vite que nous dans ce que l’on appelait pas encore la société de
consommation.
Un autre personnage Monsieur Bernaleau
représentant local de la presse Sud ouest, participait de manière active à
l’animation de la ville en rapportant dans la presse régionale de façon
croustillante les actions particulières dont nous étions particulièrement très
fiers d’être les auteurs. La veille au soir du marché du Samedi nous avions
habillé la statue de la Fontaine avec les sous-vêtements de la grand-mère
Etiennette qui s’en apercevra avec stupeur mais ce garda bien de dire que
c’était les siens, elle s’en aperçu le lendemain quand elle fit le marché.
Pour en revenir à
l’enseignement de Saint Romain, il y avait aussi des classes d’atelier Bois et
Fer qui nous ont donnés le goût du bricolage avec des professeurs artisans de
différents métiers dans la ville de Blaye qui nous ont donnés un apprentissage
très complet.
Cette école Saint Romain avait été créé par Urbain Albouy
en 1810 c’était une communauté de frères éducateurs chargés il faut bien le
dire de contrecarrer l’influence des idées laïques qui faisaient naturellement
suite aux évènements de la révolution française dans le cours des décennies
suivantes. J’ai trouvé son histoire dans
un fascicule très rare et j’ai une photo de classe de mon père jeune élève avec
celui- ci.
Ce quartier derrière l’église allait être le centre de
nos activités de jeunesse jusqu’en 1961, le terrain de basquet des « Fils
de Roland situé derrière l’église, l’école Saint Romain et surtout la grande
descente qui nous servait de terrain de jeux, la rue de l’Eglise (il y avait
peu de voiture à cette époque). Nous avions fabriqué des petits chariots en
bois avec quatre roulettes fixées sur deux planches qui, mobile pour l’avant
avec deux cordes nous servaient de guide pour diriger celui-ci. En nous
élançant du haut de la rue ont atterrissait souvent dans la devanture de
l’épicerie la mère Désangle qui très gentille ne nous fâchait jamais peut être
parce que nous étions les meilleurs clients de son magasin ou elle vendait les
« mistrals gagnants » chewing gum « Malabar », rouleaux de réglisse et autres
carambars.
Comment ne pas parler de l’abbé Soulas et du patronage
des Fils de Roland , le Curé Mesplède était
Archiprêtre de la paroisse Saint Romain de Blaye c’était un bon gros curé mais
la Cheville ouvrière c’était l’abbé Soulas un prêtre ouvrier adorable qui avait
créé un « Foyer » rue Saint Romain au premier étage se tenait une
salle de télé. Lors des entraînements du Jeudi il jouait de temps en temps au
Basquet avec nous et nous allions dans l’immeuble de la rue Saint Romain qui
faisait office de vestiaires ou après l’entraînement nous suivions les
aventures de Rusty et Rintintin car la télévision
n’était pas encore très introduite dans les familles et je me rappelle avoir
suivit avec mes copains toutes les retransmissions importantes de l’époque. Au
deuxième étage siégeait les scouts.
C’était un exemple de dévouement pour les jeunes que nous
étions. Une belle jeunesse sportive, festive, de découverte et la chance de
recevoir une éducation exemplaire. Pendant les vacances scolaires nous allions
en colonie avec les mêmes acteurs, les mêmes copains, se faisant nous étions
comme une grande famille.
Les juniors de 1961, nous nous sommes retrouvé ensemble
très entraîné à jouer au basquet car le terrain du club des Fils de Roland
était avec la Citadelle nos espaces de jeux.
La citadelle n’avais aucun secret pour nous, nous
connaissions tous les souterrains c’était un espace de liberté fantastique.
La société
liberticide n’avait pas encore fait son œuvre avec ses interdictions d’entrer
par ci ou défense de faire cela, nous pouvions explorer tous les recoins de cet
immense terrain de jeux. Le prétexte au danger pour instaurer les interdits
n’existait pas encore, il allait fleurir plus tard par réaction au vent
d’espoir suscité par la jeunesse de Mai 1968.
Une fulgurante crainte de voir s’établir une société
libertaire déchaînât les tenants de la pensée unique, les pères de toutes les
mesures liberticides nous imposerons jour après jour une vie dirigiste qui
forgera notre réaction de Mai 1968.
Eté 1961 colonie de vacances d’Ortiac
dans les Pyrénées ou nous allions souvent à la chasse au « Dahut » une histoire pyrénéennes de chasse mythique ou la
bête chassée ayant deux pattes courtes d’un coté et deux pattes longues de
l’autre pour lui permettre de courir sans problème à flanc de montagne. On
racontait qu’il suffisait la nuit de l’approcher doucement et de lui faire peur
pour qu’elle se retourne et tombe finalement au bas du flanc de la montagne
pour la capturer. De bonnes vacances au grand air, riches de plaisirs simples à
la mode « scout toujours prêt » de l’époque.
En attendant 1963,
n’étant pas très brillant au lycée de Blaye, mon père eut l’idée de me faire changer
d’air et comme le grand père Daniel était à la retraite à Chaix je me suis
retrouvé dans l’année 1963 pensionnaire au Lycée VIETE à Fontenay le comte.
C’était encore une
époque où l’on n’aimait pas beaucoup les gens qui venait d’ailleurs. Je me souvient
avoir été souvent la tête de Turc et dénoncé à tord par mes petits copains mais
au fil des mois j’avais fini par me faire respecter, j’en avais corrigé
quelques uns au point qu’à presque chaque à sortie de week-end avec un témoin
de Fontenay qui attestait la régularité des « duels », j’avais besoin
de régler des comptes à coup de poing avec les autochtones en ville.
Ceux qui étaient devenus mes copains étaient de Niort ou
des environs notamment Bebel avec qui je suis allé à Paris pour la première fois
de ma vie une semaine, mes parents me pensaient à Chaix et mes grands parents
me croyaient au Lycée. Mais il y avait surtout Claude Maillot dit Roro. Il était le fils d‘un pharmacien de Niort et petit
fils d’un propriétaire d’une marque de Cognac « Tiffon ».
Ils avaient une maison secondaire à Royan et avait été renvoyé du lycée Saint
Jean de cette ville. Il allait beaucoup compter pour moi car nous fréquentions
les mêmes endroits.
Nous nous sommes retrouvé une dizaine d’année plus tard dans les
Charentes principalement à Royan ou il y avait toute
une équipe de copains lui Visiteur médical et moi Délégué pharmaceutique.
Plus tard en 1976
je l’ai remplacé au Laboratoire Innava du groupe
Pierre Fabre que j’ai quitté en 1988.
Bref la vie se chargeait de m’aguerrir et comme je
m’ennuyais beaucoup la nuit après l’instinct ion des feux comme nous étions
enfermé dans un dortoir ou nous étions une quarantaine d’élèves personne
n’aurais pensé que l’on puisse descendre de trois étages sur l’arrière de cette
façade du vieux bâtiment du lycée Viète, il était
facile pour moi à cet age de sortir par la petite fenêtre des W.C. et descendre
par le gros tuyau d’écoulement de celle-ci.
Dehors c’était la vie, je retrouvais des militaires
appelés de toute la France mais aussi des Antillais pour jouer aux cartes dans
les tripots de la rue des loges et j’apprenais ma géographie car chacun parlait
de son pays, il y avait une sorte de grande fraternité entre tous ces déracinés
qui essayaient de passer leur temps, puis au petit matin je rentrais par le
même chemin. Une année scolaire pour rien, mais quel apprentissage de la
vie !!.
En été 1964 nous
avons travaillé pendant les vacances avec Didier successivement chez un géomètre et dans une superette à
Saint Palais sur mer ……...
En 1964 l’avenir professionnel étant très bouché pour
moi, et comme j’étais très sportif mon père qui suivait beaucoup les tendances
du moment me documentas sur le recours en vogue de l’époque pour les esprits
rebelles l’armée « engagez-vous, rengagez- vous » disait ont à
l’époque ! C’est ainsi que je me suis retrouvé à l’école d’infanterie l’Ecole Militaire d’Infanterie de Montpellier
moi qui aimait le sport, y avait du sport, Le Larzac par tous les temps, les
marches de nuit, les commandos largués sans vivres transbahutés dans les
camions bâchés pour apprendre à se repérer etc.etc.
La plaisanterie avait assez durée au cours d’une séance
de piqûre de T.AB.D.T.et après un décrassage de12 km,
nous étions alignés comme des cochons, nus comme des vers, mon corps décida que
ce bizutage devait se terminer, au contact de l’aiguille, je fis un bond et
m’écroulait sur le carreau. Les pseudos infirmiers chargé de la besogne
tardèrent à analyser mon état et puisque l’autorisation d’uriner ne m’avait pas
été accordée avant, profitant de cet état mes muscles se relâchèrent et je puis
enfin me soulager sous moi.
Bilan observation d’un mois à l’hôpital Militaire Laveran
à Marseille, « crise nerveuse épileptiforme avec émission d’urine »,
j’adore leur précision, de quoi vous formez un anti-militariste à vie, c’est
d’ailleurs ce qui est arrivé, dispensé de piqûres inapte à l’engagement mais
apte au service militaire obligatoire l’histoire sembla recommencer le 1 Mars
1965 date à laquelle je fus rappelé pour 18 mois « sous les
drapeaux » pour accomplir ce que l’on appelait à l’époque le devoir de
citoyen.
Donc en attendant de repartir à l’armée, de fin 1964 à
fin février 1965, j’ai travaillé à la pharmacie Meynard
à Bourg sur Gironde qui me reprendra au retour de mon service militaire
jusqu’en 1970.
Mon père employé
de banque au C.C.F. se déplaçait dans les villes autour de Blaye pour ouvrir
des Bureau, succursales temporaires de la banque dont il était l’employé. Une
période ou les Banques n’était pas encore propriétaire des immeubles les plus
cossus des villes car elle proposait à ses clients des placements d’argents qui
s’averraient sûrement fructueux vu les marques de reconnaissance que ceux-ci
accordait à mon père. C’est ainsi que je me retrouvais apprenti préparateur en
pharmacie chez Madame Meynard Pharmacienne à Bourg
sur Gironde.
Service militaire 1965 /1B 1 Mars 1965
Le 1 Mars 1965 appelé sous les drapeaux comme ont disait
à l’époque je fis « mes classes » au 45em régiment du Génie de
L’air basé à Balma « Ballon » à coté de Toulouse sur les bords de
l’Hers. C’était un endroit de la campagne Toulousaine plein de charme ou
commençait juste à se construire les premiers lotissements de l’expansion de la
Ville Rose.
Un régiment qui s’occupait de Ballon dirigeable ainsi
qu’un atelier de fabrication était basé ici autrefois. Un bâtiment
caractéristique de grande hauteur permettait aux dirigeables de se mettre à
l’abri du mauvais temps. L’armée en avait fait une immense salle de sport ou
l’on pouvait pratiquer le Basquet ou le tennis selon les horaires.
Week-end à Blaye Dimanche 21 mars 1965 anniversaire de
mon Papé Georges 69 ans,
459 au jus.
Puisque je travaillais comme «laborantin »à la
pharmacie, la logique militaire me dirigea vers l’étude des sols, je fis un
stage à Compiègne 62 jours du 22 Avril au 1 juillet 1965.
Puis il y eu une
terrible nouvelle pour moi au lieu de passer le jeudi 27 Mai de l’ascension à
L’hôtel de la foret à Compiègne avec ma fiancée Michèle Colsboada.
Le Mardi 25 Mai un télégramme de Papa m’annonce le décès de Grand père Poirier
à Chaix d’un A.V.C. Le lundi 24 Mai 1965,
l’ancien de Desmarais frères était décédé, Départ précipité pour Chaix
le mercredi 26 à 6 heures enterrement le Vendredi 28 Mai à 10 heures, une foule
immense, j’avais passé mon année scolaire 1963 avec lui et surtout des
souvenirs de Béziers me revenaient en tète. Je l’aimais beaucoup, j’en avais
gardé le souvenir d’un homme très gentil et complice de mes écarts de
discipline en plus ces vacances d’été formidables avec lui à Béziers ou j’avais
appris beaucoup de choses.
De retour à Paris
une suite de grande découverte avec Michèle, Dimanche 9 Mai détente avec elle
au bois de Boulogne, promenade en bateaux etc. etc. 380 jours au jus .Le
quartier latin le « Mambo-club » le « Batam
club », le jazz.
Une suite de dates très précises qui montrent la ferveur
d’une vie pleine et attractive comme les fêtes du 13 au 16 juillet de Bayonne
ou le Mardi soir couché à Olhette, Sangria
« Chez JO », mais le 19 Août anniversaire de Michèle 19
ans. Rupture ?
Le 9 septembre incorporation de Didier à la B.A. 276 de
Saint-Astier puis il partira à Pau pour revenir le mercredi 29 décembre.
Le 13 septembre je suis couché par une mononucléose à
Hôpital Robert Piquet à Bordeaux jusqu’au 28. 20 jours de convalo vendange chez
Robin et bringue à Bordeaux avec « Les Beaux Arts » Cécile, Chantal,
Laure etc.….., 361 jours au jus.
Le 11 octobre la moitié du service fait.
Le jeudi 21 octobre anniversaire de Mamie Etiennette
Détaché le 5 novembre à la B.A.118 de Mont de Marsan pour
l’étude des sols dans la perspective du rallongement de la piste de l’aéroport
de la base aérienne ce qui permettrai aux Mirage 4 porteur de la bombe A ainsi
que de l’avion ravitailleur de pouvoir décoller dans des conditions plus
confortable.
Le soir après chaque repas nous entendions le Mirage
décoller pour sa patrouille quotidienne et nous plaisantions en disant
« tiens Saint Cricq va faire sa digestion en
l’air ». Saint Cricq était le colonel dirigeant
la base aérienne à cette époque.
Enfin le 13 Novembre 1965, le code sésame du permis de
conduire m’est accordé.
Dés mon retour à la vie civile en juin 1966 je repris mon
emploi chez Madame Meynard pharmacienne sur la place
de la halle à Bourg sur Gironde.
Domicilié chez les parents à Blaye je prenais le car pour
travailler à Bourg sur Gironde et au mois d’août la pharmacie fermée pour les
vacances Madame Meynard qui avait autour de 70 ans me
demanda de l’emmener en cure avec sa cousine à Luchon à l’hôtel de France.
C’était une occasion de sortir un peu car au retour du service militaire je
n’avais pas beaucoup d’argent.
J’avais une tente de camping au municipal de Luchon
séjour payé, les repas étaient pris avec elles à l’hôtel et j’avais conduit sa
404 durant tout leur séjour, Andorre,
les lacs, les cols, Gavarnie, Roncevaux , L’Espagne etc., etc.
Je suis devenu le chauffeur attitré de celle-ci avec la
voiture à ma disposition pour venir travailler.
Sans fiancée attitrée l’été 1966 tel un papillon je
débridais ma jeunesse enfermé jusqu’alors par l’organisation programmée du
service militaire, de fille en fille je courais et fin été 1966 pour quelques
jours je fis la connaissance d’une jeune femme ce qui entraîna des conséquences
particulièrement imprévues qui se sont révélées à moi que beaucoup plus tard de
manière plus réelle, la filiation d’une petite fille selon la certitude des
informations en sa possession. Il est vrai qu’à cette époque je brûlais mes 20
ans dans l’inconscience et l’insouciance des choses sérieuses.
Les circonstances de la vie firent qu’elle ne se révèlera
pas à moi de façon concrète et mon environnement fut parait il plus au courant
de rumeurs rapportées que moi car J’avais un emploi confirmé et très prenant
à la Pharmacie de Bourg sur
Gironde de plus je sortais beaucoup.
Cette histoire trouvera son épilogue qu’en 1993 ou à la
suite de la réception de plusieurs cartes de vœux, un contact physique fut
établit dans le sens ou Ghislaine et moi même primes rendez-vous à Mios avec Valérie pour découvrir cette jeune fille qui
m’avait me dit-elle toujours attendu dans sa jeunesse.
Je ne trouve pas de mot pour décrire cette immense peine
et ce regret de ne pas avoir vu la détresse d’une enfant ballotté de famille
d’accueil en famille d’accueil, abandonnée, alors qu’elle aurait fait le plus
sûrement du monde le bonheur de moi-même qu’elle soit ma fille ou pas
d’ailleurs, faire don d’une paternité à un enfant en détresse quoi de plus
beau ! Je n’en dirais pas plus d’une blessure immense de ces rendez-vous
manqués, de ces vies tracées sans pouvoir revenir en arrière.
J’habitais donc en 1967 une petite maison qui était situé
juste au dessous de la Citadelle.
Un petit chemin descendait le long des remparts, une
belle promenade jusqu’au bord de la Dordogne.
La vie était un peu monotone pour un jeune dans cette
petite ville alors je partais souvent le soir à Bordeaux rejoindre des copains
qui étaient à la Fac comme Yves Gauthier, ou Pierrot Combes qui travaillait
chez son père à Electrovision prés du « Marché des
Grands hommes » nous nous retrouvions souvent dans un petit bistrot
derrière la rue Sainte Catherine.
Ce bistrot était situé coté des rotatives de Sud-ouest le
journal local pas très loin de la place Saint Projet.
Il y avait toute une faune de couche tard car on y dînait
à toute heure « Chez Galabru » le patron
ressemblait à l’acteur et en avait la même voix. La tempête se déclenchait
après avoir abreuvé Blaise un petit homme un peu fluet et simplet qui se
mettait à chanter en dansant sur les tables, trépignant sur celles –ci comme un
enfant réclamant son jouet et la folie s’emparait alors de tout le monde dans
ce Bar, un déclic pour le lancement du répertoire de chansons plus ou moins
avouables, ponctué des ollé ! Ollé !
Le fils de Kléber Espes, mon oncle Noël Espes, dit Nono,, le père de ma filleule Patricia, était typographe à Sud
ouest . Lorsque la tension était à son comble je faisais savoir par un des
employés du journal qui venaient « se désaltérer » que l’instant du
délire avait sonné. Alors l’attroupement
se faisait la salle devenait trop petite. Les bouteilles de Blanc de Rouge
pleuvaient sur les tables en formica. Ceux qui n’avaient pas pu rentrer
regardaient en mettant les mains contre leurs joues, le front appuyé sur les
vitres de la devanture. Nous étions, nous les princes de la soirée, artisans et
initiateurs de ce spectacle, adulés par le patron car jamais il ne se vendait
autant de bouteilles que pendant ces moments là ; Une sorte de frénésie
communicative, une excitation partagés se faisait jour parmi la ribanbelle de
personnages plus originaux les uns que les autres.
Tous se rejoignaient à cet endroit, le professeur de
Philosophie » maître Pasquier » qui poussait des hurlements de bête
blessé car il ne savait pas chanter. Puis, un homme avec un grand chapeau noir
armé d’un cor de chasse qui pleurait sa biche au fond des bois et j’en passe,
les Jacques, Bernard, naufragé de la vie, perdu dans les brumes du Bordeaux de
68, célibataires ou divorcés petits ou grands édentés, fortunés puis ruinés,
anciens propriétaires de….., peintres au
futur improbable, de sympathiques mythomanes ou simples mégalos se croisaient à
cet endroit communiant à la gloire de leur maître Bacchus.
A les belles soirées !!!!!
C’était l’époque du Sénéchal ; Une boite de nuit sur
les quai à Bordeaux et de «La Bougie» d’
Hector De Bourgoin un footballeur vedette de l’époque était un des
propriétaires avant sa descente aux enfers de la reconversion. Chez Jimmy une
boite tenue par « Paluche » ainsi nommé car le proprio un noir avait
des mains comme des battoirs. Il drainait la clientèle rugbystique locale le
B.E.C. le S.B.U.C. Un soir je me
rappelle avoir été d’une soirée avec Jean Mamotov
capitaine et une partie de l’équipe ou celui-ci termina la soirée debout sur les tables
nu comme un ver chantant à tu-tete les parties
sensibles dans une louche servant à abreuver, en Punch et rhum accommodé à
toutes sortes de cocktails Antillais , la clientèle du lieu de perdition situé
dans la quartier de Mériadec partie de Bordeaux qui fut rasé par les extra
terrestres*.
Il y avait les boites de nuit urbaines comme « Le Padoc » ou l’on voyait le clarinettiste Morin et une
ou deux boites rurales dont une au Haillan très importante, mais tous se
connaissait car le monde de la nuit n’était pas ce qu’il est aujourd’hui.
Je ne m’attarderais pas non plus sur Mai 68 ou comme
d’autres nous partîmes à Paris pour apporter notre contribution à semer la
chienlit dénommé ainsi par le gérontocrate qui passait à l’Elysée.
Celui-ci nous paraissait être le représentant d’une autre
époque car de libérateur du pays il était devenu impopulaire chez les
jeunes, à force d’imposer les idées rétrogrades de cette république
monarchique, un système protectionniste pour les parvenus de ce régime, gavés
et arrogants qui firent notre malheur en
ne ménageant jamais leur peine dans l’art d’exploiter leur prochain. Une époque
ou sans nous en rendre vraiment compte ils allaient nous faire entrer dans cet
espèce de congloméra dirigé par les sociétés multinationales, une machine à
broyer l’être humain que l’on appellera le mondialisme et sa projection
politique pour notre condition l’Européanisme.
*- L’avènement de ceux que j’appelais les extra
terrestres se situa dans les années 1970.
Ces Etres déguisés en hommes proliférèrent rapidement avides et cupides,
les Banquiers, Affairistes de tout poils, industriels de l’agro Alimentaire, de
l’armement, de l’énergie pétrolière ou nucléaire, des matières premières, gros
producteurs de toutes sortes, marchands de sommeil, producteur de rêve,
exploiteurs de la misère humaine. Ils firent feu de tout bois pour s’enrichir
vite, les nouvelles technologies, la libre circulation du capital, la fermeture
de l’accès des pays aux hommes soit par les lois restrictives ou par
l’appauvrissement de ceux-ci. Il fallut beaucoup d’abnégation pour se frayer un
chemin dans cette jungle de malhonnête, profiteurs de tout horizon, leur
vengeance de1968 allait prendre de la vigueur pour nous faire payer d’une
manière plus extraordinaire encore jusque dans les années 2007 à 2011 et ceci
sans qu’un seul homme bouge le petit doigt.
L’auteur de David
Vincent était un visionnaire car ce feuilleton T.V.des
années 60-70 était une métaphore de ce qu’allait devenir la société à nos jours
.Ces extra terrestres méprisant la condition humaine et son environnement
écologique exploitèrent l’être humain au point de le faire disparaître de la
surface de la terre. Y arriveront ils ???
15/01/1968 mariage avec BŒUF Annie
C’était bien, c’était chouette, mais je n’aurais jamais
du me marier avec Annie qui était d’avantage une complice de bringue qu’une
femme à marier.
10/05/1971 Jugement de Divorce
En 1971 j’avais
trouvé du travail chez William Pitters négociant rue
de Saget à Bordeaux et je faisait du
« Merchandising »
dans les supermarchés qui fleurissaient à l’époque un peu partout
en France.
On se retrouvait
avec Didier après le boulot, sur le boulevard Beaumarchais. Il y avait
« Les Tournelles » un bar tenu par Jeannot, un Auvergnat qui avait
fait fortune en vendant du charbon, sa femme nous faisait des omelettes de
temps en temps quand on avait trop abusé du Ricard ,
on y rencontrait de tout, je me rappelle d’un gars nommé Friquet qui avais
autrefois travaillé pendant la guerre chez Hispano-Suiza
un fabriquant de moteur d’avion il nous racontait plein d’ anecdotes les soirs
d’arrosage…..
Il y avait le « Balto » Bar Tabac, un petit peu
plus loin en allant vers la place de la République Paul le patron un Auvergnat
aussi mais plus jeune qu’aux « Tournelles », la mère Henriet patronne
du « Périgord noir » un très bon resto (cèpes et truffes) situé dans
une rue allant vers la rue de Turenne et place des Vosges. De l’autre coté vers
la rue Amelot « L’enclos de Ninon » ou
j’avais invité Ghislaine qui allait être ma future femme et sa mère Marcelle.
Depuis quelque temps déjà je bourlinguais sur les routes
de France, je trouvais que la vie professionnelle ne m’avait pas beaucoup
épargné depuis mon départ de la Pharmacie.
Il faut dire que je n’appréciais pas beaucoup cette
France des nantis, des flics et des désespérés qui n’espèrent plus la
révolution, la France des matons et des voleurs à la tire, cette nation
d’apolitiques du tiroir caisse, centriste de la révolte, des tiercés, des
bouchons sur les routes du S.M.I.C. et plus tard du CAC 40.
En 1971, Représentant, Démonstrateur chez William Pitters je n’avais pas les moyens de m’attacher beaucoup
sentimentalement, Aline Peyruse la secrétaire avec
qui je travaillais m’avait présenté Ghislaine une de ses amies. Je pense
qu’elle se trouvait dans la même situation que moi un peu en galère
professionnelle et sentimentale, ce qui nous rapprocha.
Elle avait un compagnon qui s’appelait Yves qui fut très
en colère quand il appris que Ghislaine sortait avec moi comme il savait que je
travaillais chez William Pitters il lui disait
« tu ne va pas sortir avec un marchand de vin !» plus tard alors que
nous eûmes partagé une vie pleine et entière avec le bonheur d’avoir des
enfants, elle quitta le marchand de vin pour ce marchand de vent qui deviendra
plus tard videur de fond de bouteille.
Nous sortions ensemble pour le plaisir, restaurants,
voyages etc.…avec des périodes plus ou moins conjointes mais enfin depuis
quelques mois la vie de couple, à la fin de l’année 1972 une cerise sur le
gâteau la promesse de l’arrivée d’un enfant.
Un grand plaisir
que de fonder une famille avec la perspective d’avoir un enfant rapidement,
mais toujours est il que ce mariage commença par une épreuve de force.
Une banale
incompréhension sur le régime matrimonial que je voulais instaurer celui de la
notion de séparation de biens mis le feu aux poudres à tel point que la date du
mariage fut remis en cause, je ne voulu pas céder non pas par conviction sur la
nécessité de la forme mais sur le fond de cette proposition.
La raison me semblait bonne ! Son père Louis était un
très bon commerçant et avait deux petits magasins il faisait de la vente à domicile chez
les particuliers, ce qui lui rapportait de quoi être à l’aise, je pensais qu’il
aurait pu faire comprendre à sa fille l’intérêt de ce régime matrimonial car
nous habitions à l’époque à Bordeaux et je pensais vraiment qu’au moment
convenu avec celui-ci elle prendrais la suite de son père. Je pensais donc
logiquement que la séparation de biens était la meilleure chose à faire en
perspective d’un conjoint commerçant.
Bref de bien banales incompréhensions mélangées à
d’extraordinaires périodes de bonheur comme la venue des enfants qui
jalonnerons le parcours d’une association qui nous mènera jusqu’en1993.
10/01/1973 Mariage avec HUBERT Ghislaine nous habitions
alors rue Paul Bert à Bordeaux j’étais successivement Visiteur Pharmaceutique
chez Lutsia et Visiteur Médical chez Fournier
Frères puis ensuite nous avons emménagé rue Marc Sangnier à
Mérignac car Ghislaine avait trouvé du travail comme secrétaire à Carrefour.
20/06/1973 Naissance de Ludovic
Un grand bonheur l’arrivée aux beaux jours d’un garçon né
le 20 Juin Ludovic que je trouvais très beau à la naissance. Louis Hubert mon
beau père avait amené sa fille à la clinique d’accouchement Bel Air situé
entre notre domicile de l’époque et le sien. J’étais « sur la route toute
la sainte journée» et en déplacement en Charente, j’avais le soir été voir
le film « La grande Bouffe » à Angoulême et le lendemain matin j’étais à la
clinique Bel Air pour le déclarer à la
mairie de Caudéran, que du bonheur !.
La vie s’écoulait, le travail, les vacances à Montalivet,
Visiteur Médical au Laboratoire Fournier Frères du groupe Pechiney U.K, je
Roulais beaucoup en Charente, Charente Maritime, Haute
Vienne et Dordogne.
En Charente Maritime les collègues délégués Médicaux
avaient presque tous des surnoms bien trouvés reflétant plus ou moins
Leurs traits de caractère, il y avait Valentine Vasymou, Albert Tunoules,
Tournesol, Tapentouche, BéBel,
etc…le Comte Déjaplein,
La Baronne Tronchenbiais, pas
besoin d’expliquer l’origine, pour ma part c’était Nounours bien qu’ayant une
image
Communicative j’avais un physique Nounours avec des
cheveux longs et frisés.
Le 20/11/1975
La pépette de l’automne est arrivée, naissance de Erika,
j’avais bien conscience que nous avions le «Choix du Roi » encore un
grand bonheur ! pourvu que ça dure c’est ce que je me disais toujours, d’autant
que en 1976 je trouvais un poste de délégué Médical en Haute Vienne chez Pierre
Fabre donc moins de Km à parcourir, un poste mieux rémunéré, un secteur de
consommation médicale en progression. Bref !
Nous partîmes habiter à Aixe
sur vienne dans une agréable petite maison loin du bruit, de la cohue et des
embouteillages d’une grande ville comme Bordeaux, la perspective de ne plus
être des anonymes dans une agréable région, une ambiance provinciale
sympathique, une école maternelle plus familiale un havre de paix pour des
enfants en bas age, des connaissances professionnelles et locale plus
approfondies, une qualité de vie confortable, toutes ces raisons nous ont
confortées pour faire ce choix.
Apres quelques années de stabilité et ayant consciencieusement
observées les habitudes et avantages de la région. Je cherchais un endroit
agréable pour nous installer plus confortablement.
Nous projetions de faire construire une maison selon les
meilleurs critères des intérêts de chacun et après avoir surveillé
quotidiennement la construction de la maison de La Planche à Boisseuil nous
emménageons le 1 janvier 1980 dans ce qui fut ma première maison, jusqu’à cette
date j’ai toujours été en location et j’allais vite apprendre que la vie d’un
propriétaire était bien prenante.
Nous avions choisi cet endroit parce qu’à chaque fois que
je partais le matin d’Aixe sur Vienne pour aller vers
Brive, les bords de la Vienne étaient toujours sous le brouillard, et dés que
j’arrivais sur les coteaux au sud de Boisseuil le ciel bleu apparaissait le
voile de brouillard se déchirait, le soleil brillait, on voyais les tours de Chalucet, c’était vraiment un très bel endroit.
Il y avait même des vols de perdreaux lorsque je fis
visiter le coin à mon père.
Puis une paisible vie s’est écoulée, une vie pleines
d’histoires qui appartiennent surtout à Ludovic et à Erika, une vie qui
j’espère s’est forgée de très bons souvenirs mais une vie qui s’inscrit dans
leur mémoire personnelle. Délégué médical chez Pierre Fabre un des derniers laboratoires
paternaliste attaché à la région Toulousaine avec une façon bien
« provinciale de travailler » professionnelle mais aussi mêlé de
roublardise dont je fus le collaborateur jusqu’en 1987. Ces années 1980 furent
dominées par de nombreuses et diverses responsabilités associatives et
municipales, Adjoint au maire de Boisseuil, président de diverses associations
celles-ci m’ont impliqué dans de profonds changements personnels et
professionnels. 1981 c’était l’avènement
des socialistes avec l’élection de François Mitterrand une revanche sur ces
années de plomb nous attendions cela depuis Mai 1968, mais en 1983 comme un
signe avec le décès de Louis De Funès, la France n’allait plus rigoler, car les
Arnaqueurs politicards et buveurs du sang des travailleurs firent feu de tout
bois pour revenir aux affaires avec le vampire chef tenant de l’idéologie
gaulliste travestie, je parle de Jacques Chirac.
Une réflexion personnelle.
Passionné par l’histoire du genre humain et
dans cette quête de recherche je voulais recevoir l’enseignement particulier
ésotérique des francs maçons et découvrir la puissance intellectuelle du
symbole, la fraternité humaine et l’entente cordiale entre les êtres. Je
suis donc entré en franc-maçonnerie en 1981.
Poursuivant cet espoir jusqu’au bout, faisant
fi des catéchismes partisans qu’il soit de lutte Obédientielle pour la
recherche d’une plus grande influence matérielle à la guéguerre des rituels le
plus représentatif de l’exercice maçonnique, mon esprit s’est toujours orienté
vers l’analyse de ces différences et pour apprendre, j’ai fréquenté trois
obédiences. Dans ces différents ateliers pratiqués quatre rites du grade
d’Apprenti, Compagnon, et Maître, occupé les postes de Vénérable Maître à celui
de Couvreur puis membres dans les ateliers de perfection, trop souvent appelés
ateliers supérieur, fondateur de plusieurs ateliers maçonniques, j’y ai
beaucoup appris de la tolérance à la fraternité mais je me suis rendu compte
que les vertus maçonniques ne se révèlent qu’à condition d’avoir les aptitudes
déjà encrées en soi.
Dans mon absolu certitude je restais persuadé
qu’il existait une réelle fraternisation entre les êtres humains, dégagés des
contingences de vices et coups tordus dont sait faire preuve l’individu dans
son implacable quête à soumettre et dominer ses semblables, je ne suis pas sur
de l’avoir trouvé ici, mais ceci est une autre histoire.
Ce que j’ai appris c’est que nous récoltons
de notre époque le témoignage du passage d’une France de labeur et rurale d’un
monde ouvrier et paysan à un Pays moderne et intellectuel de Professeurs et
d’Instituteurs entraînant une société instruite mais d’un service public
affaibli, un peuple qui fut finalement piégé par la mondialisation. Cette
nouvelle société de marchés ou règne la corruption et ou le capital fait la part belle aux
boutiquiers et artisans de toutes sortes, amoureux du tiroir caisse,
appauvrissant ainsi la nation dans son ensemble, l’intérêt privé primant sur
l’esprit collectif qui hypothéquera sûrement à terme si l’on y prends pas garde
l’avenir de l’être humain, par ces exemples, l’idéal de l’esprit maçonnique a
essuyé certainement son plus cuisant échec.
De 81 à 93 à La Planche, je ne rentrerais pas
complètement dans le souvenir qui appartient d’avantage aux enfants et le fait de moins évoquer
ces instants délicieux s’explique par leur suite raconté plus loin car
professionnel comme familial cette époque qui fut formidable et belle se
termina en un triste épilogue, une suite d’évènements qui changea le destin de
chacun.
Début 1993 des nouvelles alarmantes sur la santé de Louis
le père de Ghislaine il oubliait de fermer le gaz, ne se faisait plus à manger,
perdait ses clefs, avait quelques fois des discutions incohérentes. Ghislaine
et moi même décidâmes de le faire venir à la maison de La Planche.
Nous convenions de lui trouver une maison de repos ou de
retraite dans la région. Ce ne fut pas facile car il n’y avait pas beaucoup de
place à cette époque néanmoins grâce à l’intervention du Docteur Stéphane Meyer
je pus obtenir une place à Feytiat mais au mois de
Septembre et des possibilités à Pierre-Buffière pour début 94.
Il ne resta que
trois semaine environ à la maison car dés qu’il fut alimenté correctement il
repris rapidement « du poil de la bête » et demanda à rentrer chez
lui le plus rapidement possible.
C’est à partir de ce moment la que je compris que
Ghislaine changeait, le décès de sa mère Marcelle, la déchéance de son père
l’avait entraîné vers une forme d’isolement, plus de discutions, plus
d’invitation d’amis à la maison, aucune envie de détente ou plaisir en famille,
plus de loisirs ensemble.
La préparation des
cours de gym et l’organisation de randonnées occupaient toutes ses journées,
« les filles de la Gym » sortaient beaucoup, les divorces
s’ajoutaient aux divorces.
Depuis quelques mois je sentais chez elle s’installer une
sorte de mélancolie, de dépression et d’abandon quand elle était à la maison.
Les reproches sur ma façon de vivre, il fallait que je stoppe ce qui restait de
mes loisirs, la chasse et la maçonnerie.
Je sentais bien qu’il fallait changer quelque chose,
déménager, bouger notre vie elle devait s’emmerder, mais dur dur de tout changer !.
Je trouvais qu’elle avait un comportement et des
réflexions bizarres. Je n’estimais pas sincèrement être responsable de son
abattement, apportant à ma famille un soutient matériel et sentimental sans
faille malgré des pressions professionnelles de plus en plus difficile.
Elle s’entêtât à prouver que je pouvais être un des
premier responsable de son mal être.
Au bout de quelques temps je fini par lui demander pourquoi elle avait cette attitude,
alors que je cherchais pour nous tous ce qui me semblait être le plus agréable,
après quelques hésitations elle me donna une réponse qui me paraissait
incohérente et difficile à comprendre. Peut être nous n’étions pas à la hauteur
de son espérance, qu’Il n’y avait pas assez d’argent à la maison, pas assez de
bonnes notes, pas assez d’attention pour elle car elle se sentait esseulée et
incomprise. Une sorte de schizophrénie, un sentiment de persécution s’empara
d’elle. Elle trouvera en la personne de Yves son ex ami de jeunesse un
équilibre et un réconfort qui semble t’il l’aura rassuré un temps.
La suite ne fut hélas qu’une longue litanie de reproches
et d’incompréhensions réciproques nous décidâmes de divorcer et de régler le
partage de la communauté à l’amiable.
Elle souhaita partir s’installer en Belgique ce que je ne
voulais pas car nous étions à quelques mois du Bac d’Erika et Ludovic était à
la charnière d’un avenir incertain, elle partit donc s’installer en appartement
à Limoges avec un petit boulot, ce qui me semblais plus raisonnable cherchant à
lui proposer une collaboration matérielle pour cette nouvelle vie.
Nous nous engageâmes vers un
règlement à l’amiable pour la maison ou Gislaine
voulu donner sa part aux enfants ce qui ne fut pas possible de faire donation
pour la moitié d’une maison et finalement le notaire proposa de faire la
donation aux enfants avec une réserve d’usufruit pour moi seul puisque je
restais à la maison avec l’obligation de continuer à payer impôts, crédits de
1300fr par mois et autres charges afférentes à la maison....
Depuis le 17/03/1994 je fus séparé d’avec Ghislaine,
c’est une période ou chacun avait sa vie, obligation pour moi de continuer seul
à La planche un apprentissage de célibataire. Jusqu’au jugement de divorce le
15 décembre 1994 avec Ghislaine et malgré les difficultés de coordonner la
situation travail / famille due aux déplacements professionnels lointains et
incessant je réussis à être toujours dans les bons résultats
professionnels puisqu’en novembre de cette année je reçu une importante prime
exceptionnelle de bonne marche. Alors que j’avais la responsabilité d’un
secteur générant deux millions huit cent mille N.F.par mois et avec la mise en
place d’études cliniques sérieuses dans les deux centre hospitalier
universitaire de la région, Clermont Ferrand et Limoges. J’avais des
obligations de progression d’une année sur l’autre de 10 à 25% suivant les produits
que j’avais depuis huit années réussi à obtenir. Malgré cela je fus convoqué
début 1995 par une nouvelle direction de jeunes loups venus du service
exportation ayant « tout cassé » au Canada. Ceux-ci décidèrent en
prenant la direction en France de se séparer des cadres les plus anciens et le
20 janvier1995 au lieu d’une promotion, je reçu un avis de licenciement que je
contestais vivement pour obtenir gain de cause par jugement de tribunal de
Prud’hommes courant 1996.
Devant cette cascade d’évènements familiaux et
professionnels je me suis accroché au plus concret de mes sentiments. Les
enfants au début trouvèrent un réconfort de type maternel chez Gisèle.
Erika la plus en difficulté sentimentale, me sembla t’il,
allait de déménagement en déménagement. Ludovic en stage de pré emploi semblait
sur les rails d’un poste dans une entreprise de travaux public EBIC propriété
d’un « frangin ».
Alors que je ne retrouvais pas de travail et que
Ghislaine avait décidé de partir à Bruxelles, je me suis trouvé dans
l’obligation de louer La Planche et d’habiter un petit studio en plein centre
de Limoges pour subsister et être au plus prés des préoccupations des enfants.
De 1996 à 1999 je louais la maison au commandant
Bourgeois du service sécurité des pompiers de Limoges, l’entretient laissait à
désirer mais c’est le conseil Général qui réglait le loyer (sécurité,
sécurité).
Les affaires
sentimentales de Erika se faisant de plus en plus difficile et compliqué je lui
proposais une association de résidence et je pris la décision de déménager dans
un F4 du CPILL ou travaillait Philippe Bassiri. Cet
appartement était situé rue de la Conque à Limoges.
Une cohabitation avec Erika en lui expliquant que je
serais quelques fois absent, car je partais de temps en temps au Maroc, mais
par là même présent moralement et matériellement, j’ai un super souvenir de
cette période. Ludovic pris ma suite dans le petit studio de la rue de l’Escluse, puisque la maison était louée, il faisait
l’admiration de tout le monde par son ingénuité à ranger ses affaires et me
faisant penser à Philippe Noiret dans Alexandre le bienheureux et j’espérais
beaucoup que ce fut le cas.
Séparé de Ghislaine depuis le 17 mars 1994 je fis la
connaissance d’Halima et de sa famille Marocaine qui habitait à Ifrane au
Maroc.
Mes enfants Ludovic et Erika ayant eu respectivement leur
Bac technique pour Ludovic et Bac ouvrant les portes de la fac pour Erika
chacun étant dans une vie « normale » de jeunesse plus
stabilisée, leur mère Ghislaine
domicilié en Belgique et après mon licenciement chez Servier, je faisais
quelques visites au Maroc et je m’associais de plus en plus à cette famille qui
exploitait un restaurant Avenue de La Marche Verte à Ifrane.
D’ailleurs, un matin du 22 décembre 1995 alors que les
enfants passaient les fêtes entre eux J’étais parti au Maroc à Ifrane. Il
faisait un froid de gueux un espèce de brouillard mêlée de neige entretenait un
halo blanc, on n’y voyait pas à 5 mètres car dans cet endroit du moyen Atlas ou
par temps clair ont peut voir jusqu'à 200 Km à la ronde, un lieu magnifique
parsemé de forets de cèdres et de lacs, souvent enneigé l’hiver, devient un
admirable paradis l’été.
Tu sais me disait
Moustafa mon père est arrivé dans
cette région juste 10 ans après les Français qui ont créé ce village Ifrane.
Vers 1920, il y
avait une garnison de militaire français « une compagnie de planeur »
c’était installé à l’actuel emplacement du terrain d’aviation, située sur
un important plateau à 1400 mètres dominant une dépression vers l’ouest en
direction d’Azrou, c’était en effet l’endroit rêvé pour faire du planeur.
Cette région était assez éloignée du Riff car les
derniers «accrochages» se déroulèrent dans cette région et Pétain fut le
vainqueur de cette guerre de colonisation du Maroc vers 1920.
Ifrane dans le moyen Atlas, était habitée seulement dans
des grottes voisines par une poignée de Berbère favorable aux Français et
surtout bien content de voir les hommes d’une autre civilisation améliorer leur
ordinaire par l’échange dans ces difficiles conditions de vie l’hiver.
De plus les militaires se rendirent compte que le climat
l’été était très clément par rapport à la fournaise des villes de garnison de
Fès ou Méknes. Ils construisirent des maisons d’un
style Alsacien que les arabes appelèrent « La famille Française ». http://www.marocantan.com/ifrane/index.html
L’hiver me répétât
alors Mustafa quand j’étais tout
jeune, ont étaient là dans le creux de ce vallon à la périphérie de la ville en
perpétuelle construction sous des abris de fortune fait de tôle ondulé et des
sacs vides, la vie était rude. L’hiver nous avions très froid.
Son père venait de Moulay Idriss
au nord de Mekhnès perché sur les premiers contreforts du Riff, une ville de
petit pèlerinage pour les musulmans du Maroc. En dessous de cette ville
s’étendent les ruines de Volubilis un peu plus bas les superbes propriétés
fermières dont la plus importante appartenait aux parents de l’écrivain et
ministre sous Pompidou, Michel Jobert, (1921/2002) un humaniste homme politique éclairé et
tolérant de l’époque. Il avait été le précepteur des enfants du roi Hassan II
quand ceux-ci étaient venus faire leurs études en France.
Dans le riff la guerre avait appauvrit la population et
le père Hilali avait
entendu dire que les français s’étaient installés et
construisaient des maisons depuis 1920 dans le Moyen Atlas à Ifrane. Il y avait
donc du travail car ce village était en pleine expansion.
Un superbe palace hôtel le « Bellima »
était juste construit au milieu des cèdres pour accueillir les délégations et
officiers supérieur qui séjournaient dans la région, il fut détruit pour des
raisons de sécurité par Hassan II qui avait fait construire un Palais au moment
de l’indépendance juste en face de celui-ci et peut être aussi parce qu’il
représentait la présence de l’occupant Français qui les avait exilé autrefois
avec son père Mohamed V à Madagascar.
Avant de venir à Ifrane le père Hilali était donc parti à
La Mecque et avait mis huit mois pour faire son pèlerinage pour devenir El- Hadg en pleine période de la dernière guerre cela n’avait
pas été facile, il avait échappé à la tuerie de 14/18 car il avait environ 16
ans en 14, bien sur les pèlerinages de cette époque n’avaient rien à voir avec
ceux de maintenant. Le Grand père 20 ans plus tôt en 1898 avait mis plus d’une
année complète , maintenant les agences de voyages proposent des séjours d’une semaine, certains
y vont tous les ans, ont arrête pas le progrès !!! .
Son père s’était donc installé Avenue de La Paix, prés du
garage, à l’arrivée du car qui montait de Fès, une bassine d’huile bouillante
dans laquelle il faisait les meilleurs beignets du moyen Atlas, puis des
beignets celui-ci étendit son activité vers une sandwicherie à la Marocaine et
enfin un petit restaurant…….
Malheureusement celui-ci décéda vers 1976 d’une crise
cardiaque et laissa trois garçons et trois filles orphelins, Ahmid l’aîné lui
succédât mais les affaires n’étaient pas très florissantes celui ci laissa la
place à Mustafa le second.
Je sortais avec Halima elle était la petite dernière de
la famille qui avait 31 ans à l’époque car née en 1964.
Quand je suis arrivé au Maroc je fis la connaissance de
Mustafa frère aîné d’Halima celui-ci avait réagit en modernisant l’activité et
je me suis donc retrouvé à cet endroit baptisé le restaurant de La Paix
apportant à Mustafa une rigueur à l’occidentale qui lui permettra d’améliorer
jusqu’à mon départ un établissement florissant dont la caisse était tenue par
ma compagne de l’époque Halima.
Ces années 90 à 2000 furent pour moi des années de prise de conscience.
Perdu dans la file de la vie ou les destins se suivent et se croisent.
L’obsession de chacun étant d’essayer d’être le plus au centre possible de
cette file et ne pas se perdre au confins de celle-ci, avec une immense
tristesse de voir les plus proches disparaître les uns après les autres et
enfin la certitude d’arriver soi même un jour devant ce vide et retrouver
l’angoisse vécu par eux, tout ceci engendra chez moi une autre vision du
rapport aux autres et mes cheveux devinrent blancs.
31/01/2001 Vente maison La Planche
Trois ans se sont écoulés et fin 1999 je n’avais plus de
locataire. Je renouais avec les difficultés de faire face à l’entretien d’une
maison.
Avant de relouer nous avions avec Sophie, que j’avais
connu quelques temps avant, remis en état une maison qui était devenu
méconnaissable des trous partout, les papiers déchirés, robinets cassés etc. .etc.….
Je m’inquiétais du sort des enfants partis voir leur mère
en Belgique au moment de la fameuse tempête de Décembre 1999, les dégâts
occasionnés par celle-ci m’ont causés beaucoup de soucis et je pensais à
renoncer à l’usufruit total de la maison.
Je proposais donc aux enfants un partage en trois sur la
vente de la maison, cela bien sur ne m’avantageait pas car à l’origine de la
situation classique d’un divorce en partage égal pour les deux époux, je
passais dans un partage à trois avec la charge d’avoir en plus assuré seul les
dépenses d’impôts d’entretiens et de traites mensuelles pendant plus de six ans
s’élevant à environ 119 000 FR presque 12 briques de l’époque assumé seul
, de plus renoncer à l’usufruit de cette maison jusqu’à la fin de mes jours me
fera perdre beaucoup de revenus immobiliers et fonciers, mais il me sembla
quand même que ce fut une bonne chose car (Vingt et une briques
chacun) leur permettait d’avoir un
premier apport s’ils désiraient acheter une maison, Ludovic fut réticent à
accepter cette proposition qu’il
comprendra plus tard me semble t’il. Une façon de liquider le passé !!!
Cette séparation avait été vécu
comme une insupportable trahison envers moi-même mais surtout envers les
enfants car un couple a toujours dans sa vie l’occasion de changer son destin,
j’en ai eu de nombreuses fois la possibilité mais les valeurs familiales pour
moi étaient peut être plus fortes je ne l’ai pas fait, à chacun ses sentiments
du moment.
Depuis le mois d’Août 1996 alors
que de retour en France pour quelques jours, je fut invité par Gisèle et
Hervé pour préparer leur pavillon de
vacances qui devait être loué à La Palmyre, je reçu un coup de téléphone de
Philippe Bassiri qui me sachant de passage en
limousin m’invita à dîner chez lui dans un appartement à Limoges prés de la
place des Carmes.
Alors que j’étais à la piscine du
domaine de La palmyre je reçu un avis de modification
du lieu de la soirée chez une amie de Philippe et Marie JO une maison à la
campagne à Eyjeaux car il faisait chaud, j’ai hésité
pour téléphoner à Philippe pour annuler l’invitation mais le temps se dégrada
et nous décidâmes Gisèle Hervé et moi-même de rentrer à Limoges, ainsi je puis
me rendre avec un peu de retard à l’invitation à La Villatte
à Eyjeaux ou je fis la connaissance de Sophie
Portejoie.
Le destin tiens à peu de chose,
repartir au Maroc n’était plus d’actualité immédiate et je cherchais à
réinviter le plus souvent Sophie qui était prise par son travail d’assistante
vétérinaire et quelques mois plus tard une liaison s’établie entre nous, elle
devint de plus en plus solide et nous décidâmes de lier nos destins en
demeurant ensemble à La Villatte pour nous marier fin
Décembre 1999.
Suite à classer connaissance et la vie avec Sophie